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jeudi 3 février 2022

Bientôt un "Convoi de la liberté" en Europe?



 
 
Les différents convois européens devraient converger vers Bruxelles et s'y rencontrer le 14 février 2022.
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 Publié le 02/02/2022
Auteur(s): francesoir

Le Canada a montré la voie. Les camionneurs du « Freedom Convoy 2022 », qui assiègent Ottawa depuis cinq jours, semblent avoir réveillé quelques esprits révolutionnaires outre-Atlantique. 

Si bien que des milliers de conducteurs de poids lourds européens commencent à s'organiser pour faire route sur Bruxelles le 14 février prochain. 

Au regard des dernières recommandations de l'Union, l'on peut d'ores et déjà parier qu'un tel mouvement, s'il prend de l'ampleur, dérangera les dirigeants européens comme les camionneurs canadiens ont déstabilisé Justin Trudeau.

Lire aussi : Canada: Justin Trudeau se risque à la confrontation et les conservateurs font barrage

Les contrôles aux frontières ne plaisent pas

Au Canada, c'est à cause d'une loi sur l'entrée dans le pays que les camionneurs se sont levés. Depuis le 15 janvier dernier, les portes du grand Nord sont fermées aux transporteurs de marchandises qui ne sont pas vaccinés. Les routiers canadiens non-vaccinés ne peuvent donc plus faire d'aller-retour aux États-Unis, au risque de devoir y rester. Pour tous les contrôles transfrontaliers, le Canada utilise l'application ArriveCAN, sur laquelle tout un chacun doit faire connaître ses données de santé, notamment son statut vaccinal.

Bientôt, il se pourrait qu'un fonctionnement similaire soit adopté de façon homogène en Europe, bien que certains pays membres aient déjà décidé de lever toutes les restrictions sanitaires

Le 27 janvier dernier, quelques semaines après qu'Emmanuel Macron a pris la présidence tournante du Conseil, l'Union recommande la création d'un certificat Covid numérique « visant à faciliter la libre circulation en toute sécurité pendant la pandémie ». À l'instar du TousAntiCovid que nous connaissons en France, une nouvelle application permettrait de rassembler nos données de santé et de pouvoir montrer patte blanche aux frontières des membres de l'Union européenne, selon les mesures en vigueur dans chacun d'eux. Emmanuel Macron, à plus grande échelle, maintient donc le cap « plus de contrôle pour plus de liberté ». Une politique qui n'avait pourtant pas rencontré un franc succès lors de la première intervention du président français au Parlement européen.

Lire aussi : Le discours d'Emmanuel Macron au Parlement européen, chahuté et vivement critiqué

De l'importance des transporteurs

Sans le crier sur les toits, l'Union européenne avoue dans ses recommandations que les conducteurs de poids lourds lui sont indispensables. Aussi, pour « éviter les perturbations des chaînes d'approvisionnement » et « maintenir les flux de transport », le texte prévoie des « voies réservées ». Au dixième point des "Principes généraux", l'on peut même lire que « les restrictions ne devraient pas prendre la forme d'interdictions frappant l'exploitation de certains services de transport. » Autrement dit, tapis rouge pour les transporteurs de marchandises, qui sont essentiels.

Avec eux, seront exemptés du certificat Covid les « gens de mer, les patients qui voyagent pour des raisons médicales impérieuses, les personnes vivant dans des régions frontalières et franchissant la frontière quotidiennement ou fréquemment à des fins professionnelles, familiales, d'éducation, de soins médicaux ou de prestation de soins, ainsi que les enfants de moins de 12 ans. »

Sur son site, le Courrier des stratèges a analysé plus en détail cette recommandation, décelant çà et là « les prémices de l’identité numérique européenne », au nom de la santé.

Un épisode de « Freedom Convoy » en Europe : l'épouvantail de l'Union ?

Le gouvernement fédéral canadien, en la personne de Justin Trudeau, semble avoir dépassé les bornes de son peuple avec cette récente loi sur le passage à la frontière. Eu égard à l'importante protestation que cela a fait naître, et à la tension que l'on a déjà pu observer à Bruxelles le 23 janvier dernier, l'Union européenne épargne-t-elle les transporteurs pour éviter de souffler sur les braises ?

Voir aussi : Bruxelles : retour sur une manifestation anti-restrictions sous tension

Quoi qu'il en soit, les camionneurs européens organisent déjà de nombreux convois sur le vieux continent, qui doivent converger vers Bruxelles le 14 février.



Le groupe Telegram "World Freedom Convoy" est sorti du lot, avec quelque 44 000 membres à l'heure où nous écrivons ces lignes. On y trouve les différentes dates prévues pour les déplacements, pays par pays. Le groupe français compte actuellement 17 000 membres et prévoit de faire converger les convois vers Paris le 11 février, pour ensuite rouler jusqu'à la capitale belge le 14 février.

Emmanuel Macron et les dirigeants européens réagiront-ils comme Justin Trudeau, en déplorant un mouvement « haineux, extrémiste et violent », en fuyant la confrontation et le débat, tout en assurant que rien ne sera cédé ?



Auteur(s): FranceSoir

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