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samedi 18 septembre 2021

Sous-marins de Naval Group : l’Australie gifle la Macronie


 
 
 

À l’époque, la commande par l’Australie de douze sous-marins à propulsion nucléaire français avait donné lieu à des rodomontades de l’État hollandiste d’autant plus infatuées que ce genre de bonnes nouvelles économiques n’avait pas saturé l’actualité durant le mandat du Président socialiste. 

Son ministre de la Défense avait alors fait le déplacement à Adelaïde sous les flashs des photographes pour signer ce que toute la presse saluait comme « le contrat du siècle », évalué alors à 34 milliards d’euros.

 « Cet accord historique consacre l’importance et la profondeur des relations de Défense entre la France et l’Australie et constitue une avancée majeure pour le programme des futurs sous-marins », plastronnait le ministre. Il en allait de 3.000 à 4.000 emplois. Hollande avait reçu lui-même, dans la nuit, un coup de fil du Premier ministre australien lui annonçant la divine commande de ces sous-marins Shortfin Barracuda. Photos, tweets triomphants, conférences de presse, le pouvoir n’avait pas fait profil bas.

Cinq ans plus tard, patatras ! L’Australie retire ses billes, signe avec l’Amérique de Biden, qui devait être l’ami de la France après le retrait du diable Trump. Et choisit le Royaume-Uni de Boris Johnson, laissant à l’inamovible Jean-Yves Le Drian et l’ancien ministre de Hollande Macron 200 millions d’euros en guise de solde de tout compte.

Le revers est violent pour le pouvoir, au plan économique comme au plan politique. Alors que le chômage reste plus élevé en France qu’en Europe, les emplois promis ne viendront pas. Et ce ratage n’améliorera pas les chiffres dramatiques du commerce extérieur français sous Macron. La France affichait, en 2020, un déficit record de 82 milliards d’euros de sa balance commerciale, selon l’INSEE, contre un solde positif de 183 milliards d’euros pour l’Allemagne voisine.

Sur le plan diplomatique, les États-Unis de Biden, dont l’arrivée à la Maison-Blanche fut frénétiquement saluée par l’Élysée, piétinent allègrement l’Hexagone. Il y a pire encore. L’Angleterre, que nombre d’experts voyaient isolée, catapultée dans le déclin par le Brexit, récolte tous les bénéfices. « Le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis vont être liés encore plus étroitement, ce qui reflète le degré de confiance entre nous et la profondeur de notre amitié », jubile un Boris Johnson triomphant.

Allez expliquer, après cela, que l’Europe est un atout décisif pour la France auprès du peuple qui avait voté contre Maastricht… La leçon australienne est sévère, très sévère pour la Macronie qui la traînera comme un boulet durant toute la campagne présidentielle. Elle l’est peut-être davantage encore pour l’Europe post-Brexit qui ramasse, elle aussi, un humiliant camouflet. L’Australie a sorti la boîte à gifles : on attend désormais que le pouvoir en tire les leçons.

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