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mercredi 18 août 2021

Morts pour rien ?


 
 
 

Je ne sais pas ce que c’est qu’être soldat. Je ne sais pas pourquoi on s’engage, pourquoi on s’en va, si partir, c’est forcément mourir. 

Ni ce qu’on a dans le cœur quand on arrive sur le tarmac, s’il est vide ou s’il porte, lui aussi, ce bon vieux barda d’incertitudes, d’amour, de regrets, de hargne ou d’insouciance. 

Je ne sais pas ce que c’est qu’être marsouin, marin, pilote, légionnaire, parachutiste, cavalier, tout à la fois, ce qu’on voit briller sur les Champs-Élysées avant d’être propulsé sur un champ de bataille. Toutes ces médailles reçues pour l’honneur, pour le prestige, pour la gloire et l’infortune d’un dévouement sans limites, sans et sans horizon, jusqu’à mourir, peut-être. Pour la . Ou pour rien, paraît-il.

Je ne sais pas. Alors, j’imagine. J’imagine qu’on ne choisit pas de donner sa vie par défaut. Que ce pays pour lequel on accepte de mourir est au-delà de tout. Qu’il s’agit d’une patrie intérieure, enracinée, d’une âme-nation garante d’un étendard maculé de toutes nos grandeurs, de tous nos périls, de tous nos lauriers, de tout notre sang, de tous nos hymnes, de toutes nos larmes, de tous nos lys, de tous nos martyrs, de tous nos prodiges, de tous nos sacrifices, de tout notre amour… J’imagine qu’on n’écrit pas en lettres d’or des noms de batailles inutiles.

J’imagine que le poids de cet héritage ne stimule pas seulement un sentiment d’appartenance culturelle à quelques lignes d’Histoire, mais dirige, fermente, sacralise ce sens du devoir jusqu’à nous faire quitter toute illusion idéologique pour épouser le mythe français.

J’imagine donc qu’on ne meurt pas pour rien. Ni ici, ni ailleurs. Que ces 89 soldats français tués sur le sol afghan ne seront pas déchus des distinctions prononcées dans les plus beaux éloges. J’imagine que la France ne cessera jamais de reconnaître la valeur de cet engagement total. La valeur de ses enfants… Morts pour elle. Loin de chez eux.



Jean-Pax Méfret/Afghanistan 18 et 19 août 2008 #Afghanistan, terre de sang !

1 commentaire:

  1. Je me suis engagé en 1982 au 3ième RPIMA à Carcassonne 2 fois le Liban en ONU et en FMSB (Force multinationale de sécurité à Beirut) après c'était le Tchad la Centrafrique et l'ex Zaïre j'étais jeune et c'était un moyen d'éviter d'aller pointer dans une usine et échapper à un quotidien répétitif, le devoir ? je ne sais pas, plutôt le coté tête brulé ça oui..et je n'étais pas le seul, c'était aussi d'échapper à une condition sociale toute tracée, il y en a pour qui cela convient, en tout cas pas pour nous, mort pour rien ? surement pas !!! c'était un choix pour nous tous avec les risques que cela comportaient mais on y pensait pas même si au fond de nous ont étaient noués dans notre estomac. Mais je me rappellerais les gens à Carcassonne pourquoi aller au Liban ? pas pu répondre

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