Muselier, incarnation de cette hypocrisie qui mine la droite

 

 

 

Verlaine Djeni

Immense stupéfaction d’apprendre que pour les régionales en PACA, LREM accepte la proposition de liste commune dès le 1^er tour avec LR. 

Cette annonce a semé le doute de beaucoup de sympathisants de droite qui, tout logiquement, se sont demandés comment il est possible de se présenter comme opposant à la majorité actuelle puis faire alliance avec elle dans le cadre d’une élection. 

Donc LR attaque LREM chaque jour sur ses choix politiques pour, ensuite, accepter une alliance avec les personnes responsables des actions dénoncées. Quelle hypocrisie !

Dire que le RPR comptait plus de 800.000 adhérents au milieu des années 80… Mais que diantre a-t-il bien pu se passer pour que le grand mouvement de la droite se retrouve, aujourd’hui, dans cet état de petitesse au moment où toutes les enquêtes confirment que la France penche politiquement de plus en plus à droite ? Ironie de l’Histoire : c’est le petit-fils d’un des premiers et des plus illustres gaullistes, l’amiral Muselier, l’inventeur de la croix de Lorraine, qui devient aujourd’hui le symbole du naufrage LR.

Le parti Les Républicains, héritier du grand mouvement conservateur qui a marqué la sphère politique nationale, a incontestablement perdu sa légitimité aux yeux du peuple de droite dans la défense des valeurs portées par ce courant politique. L’ordre, l’autorité, le travail, le mérite, la sécurité, le patriotisme, la famille, les valeurs culturelles, les traditions, l’écologie, toutes ces thématiques ont été lâchement abandonnées au nom de la bien-pensance et la peur du procès en « extrême-droitisation ».

À force de vouloir faire plaisir à une certaine idéologie, Les Républicains représentent de moins en moins le courant qu’ils étaient censés porter et glissent vers ce centre droit déjà occupé par plusieurs mouvements et dont le parti du Président Macron pense être l’acteur principal.

Pour éviter le débat, on fait croire aux militants Les Républicains que le parti a un excédent de ressources cadres, le problème viendrait donc de la guerre de leadership que ceux-ci se livreraient.

Foutaises ! Il faut arrêter de brandir ce type d’arguments car tout le monde sait que là où le bât blesse, c’est l’absence de ligne politique claire, l’illisibilité des actions et l’incompréhension qui découle de choix plus proches de la gauche que de la droite.

Pour éviter le débat, on fait croire aux militants Les Républicains que le parti est le seul héritier du gaullisme, qu’il est fidèle à sa ligne économique libérale-conservatrice. Mais nom d’une pipe, quel Français peut, aujourd’hui, affirmer avoir vu la différence entre les actions économiques des majorités, toutes sensibilités confondues, qui ont été au pouvoir ces quarante dernières années ?

Est-ce qu’à un seul instant, les cadres LR se posent la question de savoir s’ils défendent les lignes espérées par le peuple de droite ? Est-ce qu’il arrive aux dirigeants LR de prendre en compte les réalités exprimées par les Français dans les enquêtes d’opinion ?

Il y a tant de questions que se posent tant de sympathisants de la droite historique, et c’est parce qu’ils n’ont pas de réponses que beaucoup se sont tournés, en 2017, vers Macron, et beaucoup vont, en 2022, se tourner vers Marine Le Pen.