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dimanche 18 avril 2021

2,8 millions d’euros pour surveiller les Français sur les réseaux sociaux

 
 

Dans le Bulletin officiel des annonces de la française, en date du 13 avril 2021, figure l’annonce d’un contrat assez particulier : il concerne un appel d’offre de social listening (écoute sociale). 

Cette annonce aurait très pu passer inaperçue, dans le contexte actuel de confinement et tandis que les Français sont soumis à un harcèlement médico-sanitaire quotidien et des restrictions de sans précédent.

Il s’agit d’une annonce très officielle d’annonce de marché public, portant le numéro 21-47280 en date du 13 avril 2021. L’accord cadre de ce marché a pour objet « la fourniture d’outils de social listening et de mesure d’impact sur les » pour permettre « au Gouvernement de détecter, analyser et mesurer les préoccupations et attentes des internautes vis-à-vis de son action et particulier et de l’actualité en général. Il s’agit d’un marché passé sous le mandat de la Direction des Achats de l’État (DAE) pour les besoins de l’ensemble des ministères ».

Les prestations demandées, attribuées à trois sociétés, dont deux opèrent depuis l’Irlande et le Luxembourg, sont la « veille en temps réel des espaces d’expression en ligne » et également la mise à jour des « mesure d’impact des contenus publics hébergés sur les espaces d’expression en ligne ». Le bénéficiaire en sera le gouvernement.

En clair, c’est ni plus ni moins une mise sous surveillance généralisée des réseaux sociaux par l’État.

C’est donc maintenant officiel : à un an de la présidentielle, la liberté d’expression va être, disons-le, sans détour surveillée étroitement. À quelles fins ? Prendre la température de l’opinion ? Mesurer le moral des Français ? Evaluer l’adhésion à la politique du gouvernement et en tirer les leçons ?

On peut l’espérer. Mais ne nous faisons pas d’illusions. Cette surveillance des Français, financée par leurs , pourrait servir à alimenter la mise en œuvre de nudges suffisamment efficaces pour influencer l’opinion en faveur du candidat Emmanuel .

Et si ces nudges étaient jugés insuffisants pour retourner l’opinion, on sait pertinemment que l’État a d’ores et déjà à sa disposition une série de leviers juridiques lui permettant d’interdire certains contenus, notamment la loi “anti fake news” votée en 2018 et qui devrait pouvoir donner la pleine mesure de ses moyens durant la pour l’élection présidentielle.

Il faudra donc être particulièrement attentifs aux stratégies de et de qui vont se déployer dans les prochains mois.

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