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mardi 23 février 2021

Face à l’épuisement de la population, l’urgence est à la sortie de crise

 


Face à l’épuisement de la population, l’urgence est à la sortie de crise
 
Le 23 février 2021
 
 Fabien Quedeville

L’amélioration de la situation sanitaire ces dernières semaines a démontré que la mise en place d’un nouveau confinement, pourtant annoncé comme inéluctable pour ralentir l’épidémie de Covid 19, n’était pas nécessaire.

Réduire les interactions sociales : une mesure à lefficacité non démontrée

Nos sociétés modernes ont été confrontées à plusieurs reprises à des épidémies graves (Grippe espagnole, Grippe de Hong-Kong, Tuberculose… ) et n’ont pas eu la nécessité de réduire les interactions sociales pour y mettre fin, alors que notre système de santé bénéficiait à l’époque de moins de moyens et était moins performant.

L’isolement des seuls malades, leur prise en charge ou encore le dépistage des cas contacts comme dans la tuberculose ont toujours été la norme dans la gestion des épidémies.

En aucun cas, lisolement des sujets sains na été jugé nécessaire.

Ce n’est que suite à l’instauration du confinement par le régime Chinois que cette mesure a été généralisée dans le monde entier, sans aucun fondement scientifique ni aucune évaluation de la balance bénéfices/risques.

Dans une étude récente, John Ioannidis, l’un des plus grands épidémiologistes mondiaux, a démontré que les mesures sociales telle que les confinements ou fermetures des lieux culturels et des restaurants n’avaient aucun intérêt.

Au contraire, cela provoquerait une augmentation des contagions notamment au sein des foyers familiaux.

Leffet du couvre-feu sur le ralentissement de l’épidémie na jamais été démontré.

De nombreux pays voient l’épidémie régresser sans avoir instauré une telle mesure.

En France, l’avancée du couvre-feu à 18 h dans certains départements n’avait pas montré d’effet sur la réduction du nombre de cas, en comparaison avec les départements où il était maintenu à 20 h.

Réduire les interactions sociales : un remède pire que le mal

Depuis un an, notre système de santé concentre tous ses moyens sur une seule pathologie, dont la gravité n’est pas celle redoutée. Rappelons que la moyenne d’âge des personnes décédées est de 82 ans et que la moitié des décès concernaient des personnes de plus de 85 ans. D’autre part, il n’a été noté aucune surmortalité avant 65 ans.

Les conséquences de la gestion de cette crise se font chaque jour de plus en plus présentes tant au niveau psychique social et économique.

Si une faible proportion de la population française est à risque de développer une forme grave de Covid, c’est bien l’ensemble de la population qui souffre aujourd’hui mentalement des mesures limitant l’interaction sociale.

La proportion de personnes présentant des syndromes dépressifs a doublé par rapport aux années précédentes passant d’un taux moyen de 10 % à un taux de 20 % fin janvier.

La proportion de personnes déclarant des troubles du sommeil est de 67 %, soit une augmentation de 6 points par rapport à mars 2020.

Ceci s’est traduit par une augmentation de près d’un million de traitements anxiolytiques et de près de 500 000 traitements hypnotiques délivrés.

Les conséquences sur la santé mentale des plus jeunes est la plus préoccupante. Selon une étude de la LMDE, 30 % des étudiants ont eu des idées noires dans les 12 derniers mois.

Selon un sondage Odoxa-Backbone, 80% des jeunes de 15 à 30 ans disent avoir subi des préjudices importants, que ce soit sur le plan de leurs études, de leur emploi ou de leur vie affective.

Lurgence : offrir des perspectives de sortie de crise

Faut-il sacrifier une, voire deux générations, à la gestion de la crise du Covid 19 ?

La réponse est clairement non.

Si il est bien sur nécessaire de poursuivre la lutte contre les nouvelles contaminations, il est désormais urgent d’offrir des perspectives de sortie de crise à l’ensemble de la population qui malgré ses efforts pour respecter les consignes sanitaires n’a d’autres moyens que de subir.

Si le Président de la République a pris une décision courageuse contre l’avis de nombreux experts — et notamment du conseil scientifique — pour renoncer à un nouveau confinement, il doit en faire de même pour redonner de l’espoir à la population.

En tant que Chef de la Nation, c’est son rôle.

Oui, la vie doit reprendre son cours, avec dans un premier temps la levée du couvre-feu, d’autant plus que son efficacité n’est pas démontrée.

Les jours rallongent, le printemps approche, les Français ont besoin de respirer, de reprendre leurs activités sportives associatives et culturelles, les restaurants et bars doivent ouvrir.

Ceci est essentiel au bien-être physique et psychique de l’ensemble de la population ainsi qu’à la cohésion de notre pays.

Dr Fabien Quedeville

Co-signataires : Marie-Estelle Dupont, psychologue clinicienne et Laurent Toubiana, épidémiologiste

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