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mercredi 27 janvier 2021

L’art de faire siffler les ânes


 

Comme l’écrivait Orwell : « En des temps d’imposture généralisée, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » 

 C’est ce que Le HuffPost s’attachait à démontrer malgré lui en titrant, ce week end : « fait hurler l’Assemblée. »

La cause de ces vociférations parlementaires ? Dans un amendement au projet de loi contre le , édulcoré en projet de loi « confortant le respect des principes de la République », elle évoquait « l’État français », terme neutre s’il en est. Il était question, aussi, de« l’héritage chrétien » de la France — sinon, pourquoi toutes ces églises, ces cathédrales, ces calvaires, ces croix, ces noms de saints donnés à tant de villes et de villages ? Cette simple vérité, devenue révolutionnaire, a fait hurler l’Assemblée. À croire qu’elle n’est constituée que d’amnésiques sélectifs ou de tartuffes !

Ces bons esprits timorés et « pasdevaguistes » qui, aujourd’hui, ne veulent pas voir le danger que représente l’, ces inquisiteurs qui ont sans cesse le mot de « collabo » à la bouche alors qu’ils seraient les premiers à se coucher devant un envahisseur, les mêmes que ces pleutres et ces mollassons qui, dans les années 30, ne voulaient pas voir le danger que représentait Hitler et allaient à Munich pour éviter la guerre, tous ces manipulateurs de l’Histoire qui ont décrété, par un raccourci et un culot dignes des pires propagandistes, que les collabos étaient de droite et les résistants de gauche, tous hurlaient !

Tous ces législateurs de pacotille et d’hommages nationaux pour les poignardés et les décapités et qui ne défendent même pas leur nation, qui promettent des mesures qui ne viennent jamais, mettent en place des cellules psychologiques et légifèrent sur la hauteur des dos d’âne, ces décideurs qui s’emploient à décider de ne rien décider, qui rédigent des lois en forme de bâtons de guimauve et ne s’attaquent pas à ce qu’elles sont censées combattre, ces députés d’un politiquement correct, d’une frilosité qui confinent à la caricature et auxquels cette guimauve tient lieu de colonne vertébrale, tous hurlaient !

Ils hurlaient, ils sifflaient parce qu’une députée voulait mettre un peu de sens et de bon sens, une once de vérité dans un texte, et ils s’indignaient, ressortant les vieilles ritournelles d’une Histoire revisitée à la sauce conforme, et ils agitaient l’épouvantail à moineaux du fascisme, Vichy, l’extrême droite, et Pétain en vedette américaine, et ils se drapaient, ces rois nus, dans des slogans vides de sens : la République, ses valeurs, sa laïcité. Mais quelles valeurs de la République ? Celles de 1793, nationalistes, patriotes, celles de 1848, égalitaires, sociales, celles des années 20, radicales et franc-maçonnes, celles de 1958, souverainistes et gaullistes, celles de 2020, ultralibérales et mondialistes ? Mais quelle laïcité ? Celle qui défend la liberté de croire et de penser ou celle qui est une manière de justifier n’importe quelle lâcheté, et justement qu’on détruise ladite République et surtout la démocratie ou qu’on fasse porter un voile à une enfant de cinq ans, au nom sans doute du progressisme sociétal ?

Ils hurlaient, ils sifflaient. Emmanuelle Ménard avait soudain réveillé les momies de l’Assemblée et, ce faisant, elle venait d’introduire en politique un art semblable à celui de Dieu lorsqu’il donna la parole aux hommes : l’art de faire siffler les ânes !

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