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samedi 5 décembre 2020

Reportage ARTE Le neurobiologiste Henri Laborit explique le comportement humain


 
 
  Henri Laborit est un éminent neurobiologiste français, mais aussi un médecin, chirurgien, éthologue, eutonologue, philosophe, spécialiste du comportement animal et humain (1914 -1995). 
 
Son principe est qu’un système nerveux sert à agir. Donc il doit agir, sinon il dépérit et entraine des maladies psychiques ou physiques. Si un organisme subit une agression, seules trois options s’offrent à lui : se révolter, ne rien faire (et donc subir l’agression) ou fuir. Pour Henri Laborit, le seul choix raisonnable est la fuite qu’il expose dans son célèbre essai L’Éloge de la fuite, paru chez Robert Laffont. En effet, ses expériences scientifiques dans les années 1950 l’amènent à développer le concept d’inhibition de l’action et ses relations avec le cerveau et les systèmes neuroendocrinien et immunitaire. Il découvre que les désordres somatiques liés à l’agression psycho-sociale sont provoqués par un état d’inhibition de l’action. Il effectue plusieurs expériences avec des rats pour démontrer ses recherches. 
 
[...]
  Les découvertes scientifiques d’Henri Laborit permettent de comprendre que pratiquement la majorité des accidents physiopathologiques dépendent des rapports entre l’individu et son environnement social, familial et professionnel. Henri Laborit répétait que seul un système immunitaire efficace pouvait empêcher le développement de microbes, virus, bactéries, à l’origine des infections et processus tumoraux. Henri Laborit révolutionne les domaines de la psychiatrie en introduisant le premier neuroleptique au monde en 1951, utilisé dans le traitement pour la schizophrénie, de l’anesthésie, de la chirurgie avec la mise au point de la technique de l’hibernation artificielle. Il crée le 1er laboratoire d’eutonologie pour étudier les mécanismes liés au stress, et met en avant l’existence de nos deux systèmes nerveux et des radicaux libres. Pionnier de la théorie de la complexité et de l’auto-organisation du vivant par l’introduction de la cybernétique et de la systémique, des rapports entre la biologie et l’urbanisme, Henri Laborit a écrit une trentaine de livres consacrés à la philosophie scientifique et à la nature humaine afin que son savoir soit accessible par tous : « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chances qu’il y ait quoi que ce soit qui change. » Henri Laborit nommé pour le Prix Nobel ne l’a pas eu, dixit Pierre Huguenard, à cause de l’hostilité du microcosme médical civil français, et parisien. Le doyen de la faculté de Médecine, envieux de son succès et supportant mal les remises en question que ses travaux suscitaient, aurait même fait le voyage en Suède, à Stockholm, pour dissuader le jury de décerner la prestigieuse récompense à notre sommité mondiale. Ses travaux sur le conditionnement animal et humain sont à la base du film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais, en 1980. Il est le grand-père de l’actrice Emmanuelle Laborit et le père du psychiatre Jacques Laborit.
 

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