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dimanche 15 novembre 2020

Crise : des pauvres encore plus pauvres et quelques super riches !


  
 

Malheureusement, et sans surprise, la publication du rapport du Secours catholique nous apprend qu’« en 2020, la France franchira la barre des 10 millions de pauvres » (contre 9,3 millions, en 2018). 

Le Covid-19 aura bien eu ce double effet néfaste d’appauvrir une partie des Français. 

Parmi les plus fragiles, le Secours catholique note un accroissement notable du nombre d’étrangers au « statut légal toujours plus précaire » qui « représentent en 2019 près d’un adulte accueilli sur deux (49 %), soit une augmentation de 2 points par rapport à 2018 ».

À défaut de perspective économique meilleure, les auteurs du rapport recommandent l’instauration d’un « revenu minimum » accessible à tous à hauteur de 890 euros. Une idée qui n’est pas totalement novatrice : on se souvient du fameux revenu universel du candidat Hamon, en 2017. Solution miracle dont on ne sait très bien comment elle pourrait être financée, faute de démonstration…

On pourrait imaginer, pourtant, réduire certaines dépenses extraordinaires de l’État en ces temps de pandémie : faut-il rappeler le coût exorbitant de l’immigration (10 milliards, officiellement, et jusqu’à 70 milliards, selon le Rassemblement national) auquel s’ajoute le poids abyssal de la fraude sociale dénoncée par Charles Prats, estimée à 50 milliards d’euros ? Après tout, lorsqu’on manque à ce point de lits de réanimation, est-il vraiment raisonnable de continuer à financer autant de fantômes de notre système de protection sociale ?

Pour le Secours catholique, l’effet paupérisation ne date pas du confinement ; c’est dès la crise financière de 2018 que la courbe du nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a commencé à grimper. Mais plus discrètement, sans faire beaucoup de bruit, une autre catégorie sociale de la population s’est appauvrie dans des proportions moins graves et pourtant bien réelles. Un phénomène qui en dit long sur l’état de la France : les classes moyennes n’ont jamais retrouvé le pouvoir d’achat qu’elles avaient vuingt ans auparavant. La preuve avec l’accession à la propriété.

Exemple à Paris, où le prix de l’immobilier n’a cessé d’exploser, passant de 2.963 euros le mètre carré, en 1998, à 10.280 euros, en 2020 (pour le XVe arrondissement). Victimes de la hausse des tarifs : les ménages aux revenus moyens qui, en 1998, pouvaient espérer devenir propriétaires d’un 50 mètres carrés en 7 ans mais qui, aujourd’hui, doivent y renoncer sous peine de s’endetter pour 18 ans ! Difficile, dans ces conditions, de parler de « progrès social »…

Parallèlement, une autre classe, supérieure celle-là, s’est considérablement enrichie, s’éloignant petit à petit du commun des mortels. Un juste constat déjà parfaitement décrit par les journalistes du Monde en 2016 : « Il y avait au début des années 1970 une certaine homogénéité dans le niveau de vie des Français. L’écart entre le SMIC et le salaire des grands patrons était de l’ordre de 1 à 12, puis de 1 à 25 dix ans plus tard. Aujourd’hui, cet écart est en moyenne de 1 à 240 pour les patrons du CAC 40. Une société ne peut pas être satisfaite avec de tels écarts. »

La crise sanitaire que l’on connaît en 2020 ne fait qu’accentuer cette disparité : sans parler des intérêts des laboratoires, futurs « rois du pétrole » dans la course au vaccin, de grosses fortunes se sont considérablement développées pendant la pandémie en surfant sur des nécessités devenue vitales pour les confinés : nouvelles technologies et, bien sûr, commerce en ligne. Elon Musk, patron de Tesla, se vante d’avoir quadruplé sa fortune (103 milliards), ces derniers mois ; Mark Zuckerberg ou encore Jeff Bezos, le patron d’Amazon, ont eux aussi amassé des sommes colossales. Selon le magazine Forbes, après mars 2020, « la richesse totale des 25 plus grands milliardaires a augmenté de 225 milliards de dollars ».

Des gains qui sont réinvestis sur les marchés financiers mais qui n’iront pas dans la poche des classes moyennes ou pauvres touchées de plein fouet. Une disparité dangereuse pour la paix sociale. Inflammable à mesure qu’une partie de la population se retrouve de plus en plus menacée de paupérisation. De quoi alimenter rancœurs et thèses « complotistes » car, après tout, « à qui profite la crise ? »

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