Nous voilà donc repartis dans un moment de crispation collective.
Les fronts se tendent d'autant plus entre les adeptes d'une réponse forte et immédiate (aux fins de soulager un système hospitalier si mal en point qu'il est d'emblée au bord de la rupture) et ceux qui pensent à l'inverse qu'il faut éviter à tout prix de sur-réagir à nouveau avec le risque d'aggraver des dégâts collatéraux socio-économique et sanitaire déjà massifs.
Avec tout ceci, l'intolérance envers le débat d'idées et les empêcheurs de penser en rond prend également l’ascenseur. Des professionnels expérimentés et à l'expertise indiscutable (comme le Pr Perronne) se font lyncher médiatiquement, le Dr Pascal Sacré (médecin-réanimateur dont j'ai reproduit ici certaines analyses intelligentes, sagaces et nuancées) vient de se faire licencier et les rares voix qui osent encore poser des questions quant aux mesures prises se font vilipender comme jamais.
Ce qui pose, tout de même, une question démocratique ! Est-il normal, est-il acceptable que des professionnels et citoyens faisant usage de leur liberté de pensée et d'expression, participant au débat scientifique (comme le garantit l'article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'homme) se fassent mettre au ban ou licencier pour avoir oser exprimer une opinion non-conforme au dogme officiel ?!
J'ai pour ma part anticipé les choses en démissionnant au mois d'août des fonctions que j'occupais en tant que secrétaire général de l'association romande Pro Mente Sana. Pressentant que la pression extérieure deviendrait écrasante, j'ai choisi de protéger cette organisation qui m'est chère ainsi que son bureau, son secrétariat et ses collaborateurs et collaboratrices de talent en assumant de renoncer à mes fonctions.
Il n'en reste pas moins donc que cette logique de purge stalinienne contre des professionnels faisant simplement usage de leur sens critique et osant poser de bonnes questions est aussi laide qu'inquiétante.
Ce d'autant plus -cela peut étonner le citoyen "informé" uniquement par le discours officiel- que la gestion du Covid-19 continue de transgresser nombre de principes et de bonnes pratiques en la matière et d'imposer des mesures qui n'avaient jamais été prévues et à l'intérêt douteux. Je m'en suis expliqué encore ce matin à la faveur d'une opinion libre du Pr Didier Pittet dans la Tribune de Genève, dans laquelle il rappelait que le coronavirus ne se transmet pas ou que très très peu par les aérosols.
Je n’ai ÉVIDEMMENT rien contre les mesures visant à prévenir la circulation du coronavirus.
J’en ai en revanche contre les mesures inutiles et contre-productives.
Tout continue d’indiquer à ce stade que c’est le cas avec le port du masque, qui ne servirait au mieux que pour les personnes infectées postillonnant ou toussant sur les autres (et dont il suffit qu’elles restent chez elles ou mettent le masque en sortant !)
Masquer une population entière (et des enfants à l’école !) parait parfaitement déraisonnable.
La Suède (qui n’est pas en tous points un exemple) ne connaît pas un taux de circulation du virus plus élevé comme conséquence du renoncement à imposer le port du masque...
Quand je vois des personnes devenues hystériques accuser ceux qui ont des doutes d’être des assassins en puissance, je me dis qu’il est urgent de rallumer la lumière chez tous les rétrécis du bulbe.
Et en revenir à la vraie science, pas ce délire de méthodologistes apprenti-sorciers !
Je me suis évidemment fait interpeler sur le fait que je ne suis ni médecin ni infectiologue. L'amusant en l'espèce est que ceux qui le sont ne sont pas qualifiés ni compétents à élaborer des dispositifs sanitaires visant à gérer un problème de santé publique, leur métier étant bien sûr de soigner des malades.
Le mien -comme tout expert en santé publique- est précisément de concevoir de tels dispositifs et évaluer s'ils sont adéquats aux besoins en santé de la population, efficaces et proportionnés.
Je suis honoré et heureux d'accueillir sur ce blog deux scientifiques belges, M. Christophe de Brouwer, professeur et président émérite de l'École de Santé publique à l'Université libre de Bruxelles et Mme Caroline Vandermeer, biochimiste spécialiste en biotechnologies et microbiologie industrielle. Qui produisent tous deux des décryptages passionnants en temps réel sur l'épidémie et sa gestion.
Avec leur aimable autorisation, je reproduis ici un petit florilège de leurs analyses de ces derniers jours. La situation belge est effectivement inquiétante, du fait de la gravité extrême de la première vague et de la fragilité de son système hospitalier, sans oublier l'autoritarisme exacerbé de ses réponses sanitaires - avec la RTBF jouant une partition de plus en plus digne d'un média stalinien plutôt que d'une presse indépendante et libre.
Puisqu'on y décrit une "second vague" apocalyptique, cela vaut la peine de nous tourner vers des professionnels compétents pour chercher à y voir clair. Avec les précautions d'usage, notamment que les auteurs n'ont accès qu'aux données publiques.
Tout ceci est évidemment un brin technique, mais cela vaut la peine de s'accrocher. Bien des incertitudes restent, mais le pire n'est heureusement pas toujours certain ! Et la panique est toujours mauvaise conseillère.
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