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lundi 28 septembre 2020


L'Edito

 

 Lundi 28 septembre – Saint Venceslas

 
Nouvelle saison

La pluie s’installe à nouveau dans nos vies. Elle y restera longtemps. 

Nous ne profiterons peut-être pas de sa fraîcheur, reconfinés comme nous le serons sûrement bientôt. Faut-il voir dans sa présence glaçante un signe du retour de l’histoire ? Ce serait d’un symbolisme naïf, mais parfois les coïncidences invitent à la naïveté. La France est devenu, littéralement, une boucherie, on y distribue des coups de hachoir avec entrain, que ce soit dans les anciens locaux de Charlie Hebdo ou sur les flics de Seine-Saint-Denis. Le projet de l’immigration de masse était peut-être de finir par ouvrir un kebab anthropophage géant porte de Clignancourt. Sur les plateaux télé douillets de l’Ouest parisien, il devient de plus en plus difficile aux éditorialistes de tout poil de nier le désastre de la guerre civile qui vient.

Il est une autre guerre, conventionnelle cette fois, à 3 000 kilomètres de Paris, trois Lille-Marseille, dans les monts caucasiens.

Deux armées s’y confrontent violemment, les armées de deux États souverains. Tout ça au sujet d’une région d’éleveurs de chèvres qui appartient nominalement à l’Azerbaïdjan mais qui, peuplée d’Arméniens, revendique son indépendance depuis la chute de l’URSS. Bien sûr, Erdogan, qui ne rate jamais une occasion de faire le malin, s’agite, apporte son soutien verbal, matériel et sûrement humain aux Azeris. Le marchand de tapis du Bosphore va-t-il se calmer ? Si ce n’est pas le cas, il faudra que nous le calmions. Nous, la France.

Oui, nous la France, la dernière nation d’Europe de l’Ouest qui ait conservé un tant soit peu le sens de l’histoire, de sa violence et de son tragique. L’ouate post-événementielle dans laquelle l’Europe s’endormait tranquillement depuis 1945, encore plus depuis 1989, se déchire définitivement. Le temps est au sang et aux larmes, et, ma foi, nous levons nos verres gaiement. La jeunesse d’Europe s’ennuyait dans ses métropoles progressistes, elle n’y croyait pas, elle rêvait secrètement du fracas de l’acier sur l’os. Car on n’échappe pas à l’histoire, au choc des civilisations, à la volonté de puissance des peuples. C’est bien sûr malheureux, notre rêve le plus profond est évidemment celui de la concorde tranquille des patries, mieux, de l’empire catholique universel. Mais la violence parle, il faut lui répondre. Le seul bien qui nous reste au monde est d’avoir quelquefois tiré. Les Américains sont empêtrés dans leur guerre raciale, les Anglais dans leur Brexit, les Allemands dans leur lâcheté, il ne reste à l’Ouest que la France pour s’opposer à la montée du monde islamique qu’Erdogan voudrait diriger. Eh bien, nous relèverons le défi, nous sommes prêts à mourir pour l’Arménie, premier royaume chrétien de l’histoire. Oui, l’automne arrive, l’air chargé de fer, et nous ne nous réfugierons pas derrière nos fenêtres. Nous accueillons joyeusement la nouvelle saison.

Par Ange Appino

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