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vendredi 28 août 2020

Masque obligatoire à l'extérieur : "attention au ras-le-bol général", alertent des médecins


 

Le port du masque est obligatoire dans toutes les rues de Paris et de la petite couronne.
 


Plusieurs médecins craignent que des mesures trop restrictives n’entraînent un rejet de la part de la population, et appellent les autorités à fonder leurs décisions sur des bases scientifiques.
Masque obligatoire dans les rues de Paris et de la petite couronne, de Nice, Marseille, ou encore de Strasbourg et Montpellier, masque obligatoire à vélo et à trottinette à Lille, fermeture des bars et restaurants à Marseille dès 23 heures...
Les autorités renforcent depuis plusieurs jours les mesures pour faire face à la remontée des cas de Covid-19.
Des décisions qui ne font pas toujours l’unanimité, et qui pourraient même s’avérer contre-productives, s’alarment plusieurs médecins.


La crainte d’un “rejet massif des mesures”

“Le virus va nous accompagner durant des mois, il faut laisser des soupapes aux gens, sinon il va y avoir un ras-le-bol général”, plaide le docteur Jérôme Marty, qui craint un rejet massif des mesures sanitaires.
”Les décisions prises n’ont plus rien de rationnel, elles deviennent politiques.
Le débat est en train de se polariser entre ‘pro-masques’ et ‘anti-masques’.
Il faut des mesures raisonnables pour qu’elles soient durables et tenables. 
Sinon, on s’expose à un ras-le-bol de la population”, redoute de son côté Gérald Kierzek, médecin urgentiste. 
Dans le viseur des deux médecins, le port du masque obligatoire en extérieur dans toutes les rues de Paris, Strasbourg ou encore Toulouse, ou la fermeture des bars et restaurants à 23h à Marseille. “C’est débile comme décision. À la fermeture, les clients vont aller se regrouper ailleurs, sans aucun contrôle, alors que les restaurateurs jouaient le jeu et faisaient respecter les mesures barrières”, s’indigne l’urgentiste.

“Il faut baser les décisions sur des éléments scientifiques”


“Dans les lieux clos, dans les transports, le port du masque est respecté car basé sur des éléments scientifiques. Mais dire ‘il faut le porter en tout lieu y compris dehors’, ça n’est basé sur rien, c’est incompréhensible comme décision. Il faut baser les décisions sur des éléments scientifiques”, ajoute le médecin généraliste et président de l'Union française pour une médecine libre, Jérôme Marty.
Jusqu’à présent, aucune étude n’a mis en avant des contaminations en extérieur. 
L’ARS d’Île-de-France confirmait même au Monde n’avoir recensé aucun cluster en extérieur. 
“Le pire reste l’intérieur, les endroits fermés, d’où les préconisations de port du masque et d’aération régulière des espaces. On sait aussi que le virus se transmet mieux en espace confiné qu’en plein air, donc peut-être que la situation est moins problématique qu’envisagé”, explique à 20 Minutes le docteur Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’Ecole des hautes études en santé publique.

“C’est prendre les gens pour des cons”


Plutôt que d’imposer le masque en extérieur dans toutes les conditions, plusieurs médecins misent sur la responsabilité collective.
“Arrêtons le paternalisme, faisons confiance aux Français, les gens ont un cerveau, ils sont à même de comprendre quand c’est utile de mettre le masque à l’extérieur, et quand ca ne l’est pas”, plaide le docteur Marty, qui dénonce l’infantilisation de la population.
Un argument que partage Gérald Kierzek, qui dénonce une décision de “servitude” vis-à-vis de la population.
 “Rendre le masque obligatoire partout en extérieur, c’est prendre les gens pour des cons. 
Il faut arrêter d’infantiliser la population et lui faire confiance”, soupire le docteur Gérald Kierzek, qui mise lui aussi sur le bon sens général.
“Nous sommes en train d’épuiser psychologiquement les Français” alerte de son côté le docteur Jimmy Mohamed, dans sa chronique sur Europe 1, qui souligne que “c’est inutile de porter un masque en extérieur”.



“Une grande partie de population est exaspérée des contradictions”

En ligne de mire, le discours politique tenu depuis le début de la crise du Covid-19, en mars dernier. Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et au laboratoire méditerranéen de sociologie s’inquiète des effets des revirements incessants des consignes des autorités : “Le masque était inutile en mars, et maintenant il est imposé presque partout. Une grande partie de population est exaspérée des revirements et des contradictions depuis le mois de mars. A force de dire tout et son contraire, le risque est qu’à un moment, le message des élites ne passe plus du tout auprès de la population” nous éclaire le sociologue.

1 commentaire:

  1. je sens les grosses ficelles, les autorités vont faire marche arrière sur ces mesures pour légitimer définitivement le port du masque à l'intérieur, "vous êtes bien bon monseigneur" penserons les moutrugeons. les médecins collabos qui s'indignent sur les plateaux sont les bouffons de service, attendons la suite...

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