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mardi 11 août 2020

Cet immigrationnisme des élites qui ruine la France



La spirale immigrationniste est un pacte tacite entre les grands groupes français et la caste des énarques. 



En France, deux tiers des habitants sont opposés à l’immigration de masse : les sondages parus à l’automne dernier montraient que cette proportion de la population estimait que l’intégration ne fonctionnait pas, et qu’il y avait trop d’étrangers en France. 
La proportion varie quelque peu, mais grosso modo, une nette majorité de la population est défavorable à l’immigration de masse, depuis des décennies.
Pourtant, celle-ci se perpétue et, surtout, n’est pratiquement plus remise en question dans le débat public.
Il arrive certes à des polémistes de soulever la question, mais elle n’est pas politiquement débattue, c’est-à-dire soumise à une consultation démocratique.
Lorsqu’elle est évoquée, c’est pour des ajustements à la marge, jamais pour interroger le principe et demander leur avis aux autochtones.
De fait, depuis la fin des années 1970, c’est entre 200 000 et 300 000 personnes qui pénètrent chaque année sur le territoire national, dont plus de 60 % viennent d’Afrique.

Le tonneau des Danaïdes

Dans un pays qui se prétend démocratique, la contradiction entre une politique constante, aux conséquences si lourdes, si profondes et si durables sur le corps social, et l’hostilité à celle-ci de la majorité de la population ne peut qu’interroger.
Il ne s’agit en effet pas d’évolutions sociétales, comme le mariage homosexuel ou la suppression de la peine de mort, qui peuvent être adoptées en dépit des préventions de la majorité et bénéficient ensuite d’un effet cliquet.
Il n’y a pas d’effet cliquet en matière d’immigration : c’est une volonté toujours renouvelée.
D’où vient-elle ?

Bien sûr, on est tenté de penser aussitôt aux belles âmes, aux discours sur l’accueil, la vocation universelle de la France, à la repentance post-coloniale, et de se dire que tout ceci est l’effet irrésistible d’une évolution des mentalités, que c’est donc en quelque sorte le sens de l’Histoire, et que toute autre motivation que l’on pourrait identifier ne serait que secondaire, bien loin derrière ce premier moteur du cœur et de l’esprit.
Mais en vérité, admettre que l’immigration de masse acceptée, sinon encouragée, depuis un demi-siècle par nos élites puisse être l’effet d’un état d’esprit, d’une idéologie qui aurait saisi les cœurs, serait aussi naïf que de croire que le principal motif de la colonisation était à trouver dans les discours comme celui de Jules Ferry sur le devoir pour les races supérieures de civiliser les races inférieures, sans considérer qu’avant tout il y avait des fortunes à faire, et qui furent faites, dans les mines de charbon du Tonkin et de phosphates du Maroc.

La gloire de l’Empire

La colonisation.
C’est précisément dans ce phénomène passé, si souvent utilisé pour neutraliser la révolte du Français autochtone sous un flot de culpabilisation, que se trouve le modèle de la politique immigrationniste.
De cette colonisation de masse, les Français ne voulaient pas.
Lorsqu’elle a débuté, dans les années 1870, leur cœur allait à l’Alsace et à la Lorraine qu’une défaite venait de leur arracher.
Elle fut cependant un grand chantier, et un chantier constant, des élites de la IIIe République.
Elle le fut parce qu’à la même époque, le monde occidental entrait dans la Grande Déflation (1873-1896) et la stagnation industrielle.
Le grand capitalisme français ne trouvait pas, dans la métropole, d’espace de croissance suffisant pour ses profits : les salaires des ouvriers étaient bas, et le monde paysan, encore important, n’était pas porté à la consommation.
Il fallait donc trouver des occasions de gros profits, et ces occasions furent trouvées dans la colonisation, et l’investissement du capital dans des activités à haut rendement : mines, exploitations agricoles…
Durant ce quasi-siècle de l’Empire colonial français, la France dépensa plus que ce que ses colonies ne lui rapportèrent – ainsi que Jacques Marseille l’a montré jadis.
Cependant, l’opération fut rentable pour certains, aux dépens des autres : car ce sont bien les deniers publics, l’argent des français métropolitains, à travers l’armée, le maintien de l’ordre, l’investissement dans des infrastructures,  qui permirent l’exploitation de ces ressources dont quelques-uns tirèrent longtemps de gros revenus.

Cinquante ans de sollicitude

Tout l’imaginaire colonial, par l’Education nationale, les Expositions, la propagande, réussirent à convaincre les Français, ou une grande partie d’entre eux, que tout cela était non seulement dans leur intérêt économique, mais moral, que c’était leur grandeur.
Il  est aujourd’hui bien difficile, en tant que petites gens ainsi alarmés par ces vagues souvenirs, de ne pas plisser les yeux, froncer les sourcils et commencer à grogner en comprenant les ressorts de la supercherie, lorsque l’on se remémore les cinquante dernières années.
1973, choc pétrolier, fin des Trente Glorieuses.
La forte croissance s’éloigne, ne paraît plus atteignable.
Et le grand capitalisme français se retrouve une nouvelle fois confronté à ce peuple français, resté si paysan dans sa mentalité, avec sa fâcheuse tendance à l’épargne,  à la thésaurisation, à la consommation modérée dans une France qui n’est plus à reconstruire.
Que faire pour continuer à garantir une forte rentabilité pour les grandes entreprises, dans le bâtiment, dans la grande distribution en pleine expansion à la fin des Trente Glorieuses ?
On trouve une idée dans les théories de Keynes : il faut stimuler la demande.
On appelle cela « relance par la consommation », c’est le keynésianisme prisé des élites technocratiques, formées à l’ENA.
Mais comment faire fonctionner cela quand on connaît la mentalité épargnante des ménages français ?
Leur distribuer de l’argent serait risquer de le voir finir en trop grande partie dans des bas de laine.
Et puis il y a de nombreux équipements dont la consommation n’est pas extensible : qui a besoin de trois lave-linges, quatre réfrigérateurs, dix services de vaisselle ?
qui a besoin de deux, trois, quatre résidences secondaires ?
 Il faut donc des consommateurs vierges de tout patrimoine, des familles entières qu’il faudrait équiper intégralement en partant de rien.

Colonisation à l’envers

Et c’est à ce moment que commence cette colonisation à l’envers de l’immigration de masse, avec le regroupement familial, puis l’ouverture des vannes, et le développement massif du circuit économique de la colonisation à l’envers : les aides sociales, les transferts sociaux permettent de prendre l’argent que les Français trop économes auraient eu tendance à épargner, et de le déplacer non seulement au sein de la population française autochtone, mais aussi (surtout ?) vers de nouveaux arrivants qui sont démunis de tout et, par conséquent, devront tout acheter.
Et pour faire bonne mesure, on double les transferts sociaux d’argent pris aux Français par l’impôt avec de l’argent supplémentaire emprunté en donnant en garantie le patrimoine des mêmes Français, grevant les générations futures d’une dette énorme.
Et qui sont les premiers bénéficiaires de cette masse supplémentaire de consommation ?
Les grands groupes français du bâtiment, de la grande distribution, plus tard des télécommunications. Les banques qui soutiennent des investissements immobiliers qui sont majoritairement remboursés par des aides sociales au logement. Etc.
Et qui sont les dirigeants des grands groupes français, ou peuplent leurs conseils d’administration ?
Les énarques.
Les mêmes énarques qui conduisent la politique d’immigration de masse depuis cinquante ans.
Les mêmes qui effectuent fréquemment des allers-retours dans des conseils d’administration de grandes entreprises bénéficiant de cette subvention indirecte qu’est l’immigration arrosée d’argent pour le consommer aussitôt.

Non au conspirationnisme

La critique socialo-communiste selon laquelle l’immigration est censée servir à provoquer une pression à la baisse sur les salaires, est fausse : si tel était le cas, l’immigration serait orientée vers de la main d’œuvre qualifiée selon les besoin des entreprises françaises, ce qui n’est pas le cas.
La critique « conspirationniste » de l’immigration, selon laquelle celle-ci est une immigration de peuplement, qui sert à remplacer les autochtones, est fausse aussi.
La réalité est que l’immigration est une immigration de consommation, une consommation qui a pour but de doper la rentabilité du grand capitalisme français en connivence avec la haute fonction publique énarchique.
Elle a sans doute des effets accessoires sur les salaires, et un effet dramatique sur la composition démographique du pays, mais ce ne sont pas les effets d’abord recherchés.
Ce modèle, qu’on peut qualifier de consumérisme immigrationniste, est donc fondamentalement un pacte entre les grands groupes français et la caste des énarques.
Comme la colonisation, elle ruine la France, mais enrichit une poignée de gens.
Comme la pour la colonisation, après quelques décennies de matraquage, on a réussi à faire croire aux Français qu’il s’agit d’une entreprise pratiquement désintéressée qu’ils doivent être fiers d’avoir menée et qu’il serait inhumain de critiquer.
Pour protéger ce système de rentes, la presse française, subventionnée par l’Etat énarchique et détenue par les grands groupes, étouffe la dénonciation de « l’ensauvagement » et du terrorisme islamiste, conséquences encore plus graves de cette politique prédatrice.
Il est temps de dénoncer cette mascarade, cette hypocrisie, cette escroquerie.
Il faut comprendre que se battre contre des émotions et des idées qui servent à habiller des intérêts est vain, car c’est laisser intact et bien à l’abri le ressort de la mécanique.
Il faut identifier et dénoncer l’intérêt qui la meut.
Pour l’immigration de masse, c’est cet intérêt commun qui enrichit les énarques et les grands groupes en spoliant les Français.
La colonisation n’a pratiquement pas survécu à la IIIe République.
L’immigration de masse ne devrait pas survivre à la Ve.

causeur

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