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mercredi 15 juillet 2020

«Il y a une violence gratuite toutes les 44 secondes en France» et «tout citoyen peut s’y trouver confronté», explique le pédopsychiatre Maurice Berger



Par Emmanuelle Bourdy
15 juillet 2020
Selon le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger, la violence gratuite que nous vivons actuellement relève d’une crise profonde de l’autorité. Les meurtres de Philippe Monguillot et Mélanie Lemée révèlent ce malaise.

« Il y a une violence gratuite toutes les 44 secondes en France. Tout citoyen peut s’y trouver confronté. Pour ne pas compromettre ses chances de rester intact, il faut se soumettre, baisser les yeux, accepter l’humiliation », déclare Maurice Berger, ainsi que le rapporte planetes360.
Dans la soirée du dimanche 5 juillet, Philippe Monguillot, un conducteur de bus de 58 ans, se faisait sauvagement agresser. L’origine du différend : « Un monsieur qui souhaitait monter avec un chien, alors que c’est interdit par le règlement d’exploitation », avait expliqué Jean-Philippe Paulmier – délégué syndical CFDT Chronoplus, le réseau de transports de la communauté d’agglomération Pays basque – sur BFMTV.

Quant à Mélanie Lemée, la gendarme de 25 ans a été fauchée à un contrôle routier par un conducteur de 26 ans qui avait refusé de s’arrêter alors qu’il roulait, sans permis, à plus de 130 km/h et transportait « vraisemblablement de la cocaïne », selon le parquet d’Agen.
Le suspect avait déjà un casier judiciaire chargé pour des affaires de stupéfiants et de délit routier.
Certains observateurs ne voient dans ces meurtres que de simples faits divers, mais d’autres estiment que cela relève d’un ensauvagement de la société, relate encore planètes360.
Selon Maurice Berger, « les circonstances de ces deux morts ont un point commun », qui est « le refus de se soumettre à la loi, fût-ce en tuant ».
Ce refus se manifeste au travers de gestes apparemment anodins de la vie quotidienne, comme par exemple le « refus de mettre un masque » ou « de présenter un titre de transport », ou encore le « refus de se soumettre à un contrôle routier ».
Pour le psychanalyste, « ce comportement est trop fréquent pour être considéré comme un fait divers ».
Il argumente en précisant que dans sa profession, « c’est un mode de relation pour la quasi-totalité des mineurs délinquants dont je m’occupe en tant que pédopsychiatre ».
Il conclut : « Les règles minimums du vivre-ensemble, et encore plus les lois, ne sont pas comprises comme une nécessité à respecter pour une vie en commun, mais comme une soumission insupportable. »

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