Le débat est lancé : la police nationale est-elle raciste ? Réaction de Michel Thooris au micro de Boulevard Voltaire. « Évidemment, la police n’est pas raciste », tient-il à réaffirmer.
Le débat est lancé, la police nationale est-elle raciste ou, du moins, comporte-t-elle des agents racistes dans ses rangs ?
Ce débat tombe mal pour les forces de l’ordre qui sont mises à rude épreuve devant un nombre de manifestations qui se multiplient.
La police nationale est-elle une institution raciste ?
À l’heure où l’ensemble de mes collègues subit des violences incroyables dans les quartiers, ce débat est hallucinant.
On est quotidiennement victime de jets de projectiles et de tirs tendus de feux d’artifice et de mortiers.
C’est une situation de guérilla urbaine.
On traite la police de raciste.
C’est totalement à contre-courant de la réalité.
La police n’est, évidemment, pas raciste.
Notre institution purement républicaine n’a absolument aucune organisation systémique due au racisme.
Les agents de la police nationale ne sont pas racistes.
Je regrette qu’on jette en pâture les collègues à travers l’affaire de ce réseau social.
Il a été extrait des propos condamnables et choquants tenus par des personnes sur ce réseau-là.
Rien, en l’espèce, n’est prouvé qu’il s’agit de fonctionnaires de la police nationale.
On peut tout à fait imaginer qu’un certain nombre des personnes qui interagissent sur ces réseaux sociaux ne sont pas des fonctionnaires ni de la police nationale ni de la gendarmerie nationale.
Il faut laisser l’enquête se faire et ne pas jeter l’opprobre sur mes collègues.
Cette affaire intervient alors que la mort de George Floyd, à Minneapolis, a eu des conséquences dramatiques pour la ville.
La police va être supprimée.
C’est une décision prise par le conseil municipal.
D’après nos informations, relayées par la presse américaine, 24 officiers de police de la ville ont d’ores et déjà annoncé qu’ils démissionnaient.
En aucun cas il ne faut importer l’affaire Floyd sur le territoire français.
Les faits commis à Minneapolis relèvent d’une organisation de la police américaine.
Je n’ai pas de jugement à porter sur ces faits-là puisque je n’ai pas les éléments judiciaires pour me prononcer.
Je ne vois pas en quoi des faits qui ne relèvent pas de la compétence de l’État français peuvent venir, aujourd’hui, interférer dans le fonctionnement de la police nationale française.
Suite à l’affaire Floyd, certains partis d’extrême gauche et certains réseaux connus pour leur militantisme et activisme anti-forces de l’ordre agitent la bannière des violences policières pour faire des manifestations de rue.
Ils essaient de jeter l’opprobre sur la police nationale et sur les polices en général pour faire reculer les agents des différentes polices pour laisser davantage de champ libre aux criminels.
Quand des polices reculent, cela sert directement les intérêts des mafias et des gangs.
C’est la réalité.
Il suffit de supprimer, pendant une semaine, la police nationale en France et on verra comment la société et les citoyens s’organiseront.
On sait très bien que c’est totalement absurde.
On est dans un pays où la guerre civile couve, alors imaginez si on devait supprimer ces institutions-là…
Le chaos et la barbarie l’emporteraient sur les droits de l’homme.
Plusieurs manifestations ont eu lieu en soutien à l’appel du collectif Justice pour Adama Traoré et à l’appel d’autres associations comme la très contestable Ligue de défense noire africaine. Ces manifestations ont systématiquement été interdites, mais ont systématiquement eu lieu. Parle-t-on de deux poids deux mesures?
Vous mettez le doigt là où il faut.
Ces associations très marginales qui sont dans le militantisme politique et appellent à ce type de manifestations.
Ces associations prétendent combattre le racisme en essayant de séparer la population française en raison de la couleur de peau.
Ces associations passent leur temps à essayer de monter les Français les uns contre les autres, en fonction de leur origine et de leur couleur de peau.
Cela pose un problème de fond quant à l’honnêteté de leur démarche.
Ces associations sont soutenues par un certain nombre d’artistes engagés.
On ne les a, d’ailleurs, pas entendus pendant les gilets jaunes.
Dieu sait que, pendant la crise des gilets jaunes, des faits graves se sont révélés.
En revanche, aujourd’hui, on les entend sur de prétendues violences policières fantasmées contre des personnes en raison de leur couleur de peau.
On est véritablement dans une instrumentalisation politique abjecte.
Je regrette que le chef de l’État n’ait pas la position claire de Christian Jacob.
En demandant à différents ministres de se poser la question de la déontologie policière, le président de la République s’inscrit dans les pas de François Hollande qui avait pris fait et cause dans l’affaire Théo, avant même les conclusions de l’enquête judiciaire.
Des images de vidéosurveillance ont bien montré que Théo avait menti.
On est donc véritablement dans une instrumentalisation politique de violences policières racistes qui n’existe pas.
On divise la population française en raison de l’origine ou de la couleur de peau et on fait monter la haine contre des fonctionnaires de police.
Ils ne sont pas là pour se faire taper dessus mais, au contraire, pour protéger les personnes et les biens.
Ce réseau social était connu pour rassembler un grand nombre de policiers.
Les anecdotes et les faits divers nous montrent qu’il y a quelques faits de racisme de la part de certain de vos collègues…
Il faudra attendre l’enquête qui sera diligentée.
Ce réseau social compte plus de 8.000 membres.
Il est peu envisageable que les 8.000 personnes soient policiers.
C’est très facile d’infiltrer un groupe.
Je ne connais pas les règles d’accès à ce groupe, mais on peut supposer qu’il est très facile de se faire passer pour policier et venir discuter sur ce groupe.
Si des propos ont été tenus par des collègues, alors ils seront sanctionnés.
On ne cautionne en aucun cas ce type de propos.
Il faut remettre les choses dans leur contexte.
Il faudra vérifier si ces propos étaient tenus par des fonctionnaires de police.
Il faut rappeler que nous sommes 130.000 fonctionnaires de police.
Malheureusement, parmi ces 130.000 fonctionnaires de police, il peut toujours y avoir quelques brebis galeuses qui n’ont pas un comportement digne de la fonction et qui n’ont pas un comportement républicain.
Cela dit, cela reste une minorité.
Aujourd’hui, les manifestations et les déclarations qu’on peut entendre de certains politiques, de certaines associations ou de certains médias font l’amalgame et jettent l’opprobre sur l’ensemble d’une institution respectable et honnête.
En tant que syndicat de policiers, c’est tout à fait inacceptable !
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