Monsieur le Premier Ministre,
Au début de la crise, vous auriez pu vous adresser à nous en nous disant, par exemple :
Nous n’avons pas de masques à vous proposer, pour des raisons que nous éclaircirons plus tard.
Mais il y a urgence.
Les entreprises françaises peuvent au maximum fabriquer 8 millions de masques par semaine, et les besoins minima atteignent 24 millions par semaine pour les seules personnes les plus exposées, des centaines de millions si nous voulons que tout le monde soit équipé.
Une des qualités reconnues des Français est la débrouillardise.
Nous avons besoin de vous tous, nous avons besoin que tous ceux qui sont équipés d’une machine à coudre, que tous ceux qui ont des vieux tee-shirts, du fil, une aiguille, un bout d’élastique se fabriquent des masques, en fabriquent pour eux, pour leur proches, pour les soignants, pour les pompiers, pour tous ceux qui sont en première ligne.
Si les cinquante millions de Français en âge de couper et coudre s’y mettent, vous pouvez en fabriquer des dizaines de millions par semaine, et nous pourrons être tous équipés.
Grâce à vous, mes chers compatriotes, nous allons gagner la bataille. Vive la France ! »
Malheureusement, Raymond Devos n’est plus, qui vous aurait dit que cinquante millions de rien, c’est déjà quelque chose.
Donc, vous avez pensé start-up, imprimante 3D, contrats à l’autre bout du monde, mais vous n’avez pas pensé aux Français.
Et comme vous n’aviez pas de masques, vous leur avez menti matin, midi et soir pendant plusieurs semaines en affirmant que les masques étaient inutiles et qu’il fallait se laver les mains.
Alors qu’autant le lavage des mains est primordial pour les maladies digestives, autant c’est évidemment le port du masque qui est primordial pour les viroses respiratoires.
Aujourd’hui, l’Autriche rend le port du masque obligatoire dans les grandes surfaces.
Par quelle pirouette allez-vous réussir à nous dire qu’il nous faut maintenant nous équiper, que nous devons sortir couverts ?
J’ose à peine ajouter que si nous avions tous été équipés, il aurait été infiniment plus facile de garder beaucoup d’entreprises en activité, par exemple dans le bâtiment.
Il n’est pas sûr que les Français soient très enclins à pardonner ces semaines de confinement probablement évitables.
Quel gâchis !
Yann Sergent
Vétérinaire
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