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mardi 17 mars 2020

« Nous sommes en guerre… mais c’est pas clair ! » L’édito de Charles SANNAT


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
 
Tout d’abord, les mesures de soutien à l’économie sont bonnes. Pas encore suffisantes et le reste viendra mais elles sont bonnes.
 
La suspension de toutes les réformes est une décision très sage car cela permet de mettre entre parenthèse tous les conflits sociaux et acte que le gouvernement ne profitera pas de cette crise pour passer en douce des réformes… cela en dit long sur l’utilisation stupide du 49.3 il y a quelques jours à peine… une éternité pourtant. 

Mais c’est bien. Disons-le.
Mais aussi, oui à l’union nationale et tout le tralalala d’usage.
Vous me trouverez toujours du côté de ceux qui souffrent et des malades, des sans-grades et des plus démunis et je pense que c’est la solidarité qui nous permet de faire société.
Enfin, le confinement est la meilleure mesure à prendre pour endiguer l’épidémie, raison pour laquelle il était inévitable, raison pour laquelle j’ai fait une vidéo dimanche après-midi dernier pour permettre au plus grand nombre de s’y préparer.
Il faut le soutenir sans aucune réserve et l’appliquer sans aucune hésitation de la manière la plus stricte, sans panique et sans aucune peur ni crainte.
Notre confinement va sauver beaucoup de vies, c’est un bien petit sacrifice pour ceux qui, comme moi, mette le respect de la vie, de toutes les vies, au-dessus de tout.
Pour le reste….
Je ne sais pas vous, mais le président, hier, je ne l’ai pas trouvé très clair.
 
C’est la guerre… mais ce n’est pas clair !

Rien n’est clair d’ailleurs.
C’est « la faute aux Français » qui sortent trop et ne prennent pas les choses au sérieux…
Mais, bien évidemment qu’ils ne peuvent pas prendre les choses au sérieux et voici pourquoi.
Depuis un mois et demi on explique que ce n’est qu’une grippette… la grippette, cela ne fait pas peur.
Depuis un mois et demi on explique que faire des courses c’est être un abruti qui a peurrrrrrr…. bouh vilain peureux !
Si l’on avait préparé les gens à se préparer nous n’en serions pas là.

Depuis un mois et demi on explique que jamais le virus n’arrivera jusqu’à nous.
Depuis un mois et demi on explique qu’il n’y a aucune raison de ne pas aller voter si on se fait un petit « pschiiiiiit » sur les mains car ce n’est pas plus dangereux que d’aller chercher sa baguette de pain dans une boulangerie.
Techniquement il ne faut pas dire que ce n’est pas plus dangereux mais plutôt que c’est « aussi dangereux »…
Hier il fallait voter. Mais pour la semaine prochaine il ne faut plus aller voter.
Alors je vais le dire sans détour… plus on me dit que l’on est transparent, plus on nous raconte des âneries parce que les points de départs sont erronés.
 
« Ils » ne gèrent pas une épidémie, mais des pénuries et leur peur de notre peur !

Evidemment qu’il faut des masques… pour un virus aéroporté c’est la base de la protection de l’infecté comme du non malade.
Le problème, il n’y a pas de masques en quantité suffisante alors on gère la pénurie en racontant des conneries car en réalité ils ont peur de notre peur.
Je préfère que l’on me dise, « on a merdé, y a pas de masque, il en faut, alors en attendant… restez-chez vous » !!!
Pourtant, vous, nous, comme eux, personne ne doit avoir peur.
Il n’y a aucune peur à avoir.
Oui nous allons gagner parce que nous savons comment combattre les épidémies, nous savons quoi faire.
Nous allons trouver des protocoles, endiguer l’épidémie, mais être en guerre c’est mobiliser tous les moyens de la nation.
En Corée ou au Japon, ils réussissent pour le moment à maîtriser la situation.
Que font-ils ?
Ils testent… tous les cas suspects, ils isolent tous les malades et remontent TOUTES les chaînes de contamination.
Nous ici, rien. On ne compte plus. On ne teste que les cas « graves ».
Ils désinfectent tout en permanence. Nous ici rien.
Ils portent des masques. Tous. Nous ici rien.
 
Pour gagner une guerre il faut définir une stratégie, mobiliser les troupes et livrer bataille (même contre un vilain virus).

C’est quoi le plan ?
C’est quoi l’idée ?
Un confinement ?
Obligatoire ? Optionnel ? Pour qui ? A partir de quand ? Je n’ai rien compris.
Bon Castaner est en train de préciser les choses.
Ha… si le président me dit que je peux téléphoner à ma vieille grand-mère… sérieux ? C’est ça l’idée ?
Les troupes contre le virus c’est qui ? comment ? avec quels moyens ?
Et la bataille comment allons-nous la livrer ?
Je suis le premier à dire que le confinement est une bonne chose et qu’il est impératif de le respecter. Le premier à dire que ces élections étaient une idée stupide, le premier à dire qu’il faut avertir et prévenir que cette épidémie n’est pas une grippette.
Ne voyez dans ces lignes aucun mauvais esprit pour le principe mais de vraies questions.
Il ne faut pas fermer les frontières mais toutes les frontières nous sont fermées… y compris par nos aimables voisins.
Espagne, Allemagne, Suisse, tout le monde ferme les portes.
Nous pouvons laisser les autres fermer les nôtres.
 
Tout ceci manque cruellement de cohérence.

Nous sommes en guerre ?
D’accord.
Mais alors on ne fait pas la guerre pour une grippette ? Donc ce n’est pas une grippette.
Donc commençons par cela, parce que les « cenestquunegrippettistes » nous en avons encore une très nette majorité.
Nous combattrons tous ensemble, unis et solidaires, mais il ne faut pas carabistouiller les Français le samedi pour qu’ils aillent voter le dimanche et leur reprocher le lundi d’être aller dans le parc se faire bronzer… car dans leur esprits il est évident qu’il n’est pas plus dangereux d’aller voter que d’aller acheter sa baguette… que de se promener et de profiter des premiers rayons d’un soleil presque printanier.
Monsieur le président, il se trouvera autant de soldats que de Français dans cette bataille, et l’effort qui consiste à se vautrer dans nos canapés plutôt que dans les tranchées de nos aïeux est un défi que nous relèverons sans faillir.
Mais Monsieur le président, c’est quoi le plan ?
Il faut que personne n’ai peur, à commencer par nos dirigeants qui ne doivent pas avoir peur de nos peurs.
Car, au fond, c’est parce qu’ils ont peur de nos peurs, qu’ils nous font vraiment très peur dans leur gestion de cette crise…
Il faut donc impérativement casser le cycle des peurs.
Et pour casser les peurs, il n’y a rien de plus simple.
Expliquez une stratégie cohérente.
Donner des ordres et des instructions claires et cohérentes.
Mettre les gens dans l’action et la participation… et dire la vérité « même quand c’est la merde, surtout quand c’est la merde » !
 
La vérité libère. La vérité libère tout le monde et ce n’est qu’en vérité, que nous pourrons gagner cette guerre.
Sans peur et sans reproche.




Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous et désormais protégez-vous!

Charles SANNAT

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