C’est une « note pour Mr Emmanuel Macron »
de cinq pages, datée du 5 septembre 2016 et présentée comme «
confidentielle ».
Rédigée par le professeur Jérôme Salomon, elle a été transmise le lendemain par mail à l’équipe de campagne du candidat (pas encore déclaré) à la présidence de la République.
Ce document, destiné à Quentin Lafay et Thomas Cazenave, a été rendu public parmi les 20 000 courriels piratés puis partagés en ligne par WikiLeaks, les « MacronLeaks ».
Aujourd’hui directeur général de la santé (DGS), le professeur Salomon était alors le conseiller « santé » d’Emmanuel Macron.
Cette note était essentiellement consacrée aux réponses publiques en cas de nouvelles attaques terroristes.
Nous étions alors moins de dix mois après les attentats du 13 novembre 2015.
Toutefois, le constat et les préconisations de celui qui sera nommé Directeur général de la Santé le 8 janvier 2018, après la victoire du candidat qu’il conseillait alors, s’appliquaient aux « risques majeurs de catastrophes ».
Citant les « épidémies et émergences » de maladies, le professeur Salomon notait que « les événements qu’a connus la France récemment [...] démontrent que les préjudices humains et matériels peuvent être considérables. »
Rédigée par le professeur Jérôme Salomon, elle a été transmise le lendemain par mail à l’équipe de campagne du candidat (pas encore déclaré) à la présidence de la République.
Ce document, destiné à Quentin Lafay et Thomas Cazenave, a été rendu public parmi les 20 000 courriels piratés puis partagés en ligne par WikiLeaks, les « MacronLeaks ».
Aujourd’hui directeur général de la santé (DGS), le professeur Salomon était alors le conseiller « santé » d’Emmanuel Macron.
Cette note était essentiellement consacrée aux réponses publiques en cas de nouvelles attaques terroristes.
Nous étions alors moins de dix mois après les attentats du 13 novembre 2015.
Toutefois, le constat et les préconisations de celui qui sera nommé Directeur général de la Santé le 8 janvier 2018, après la victoire du candidat qu’il conseillait alors, s’appliquaient aux « risques majeurs de catastrophes ».
Citant les « épidémies et émergences » de maladies, le professeur Salomon notait que « les événements qu’a connus la France récemment [...] démontrent que les préjudices humains et matériels peuvent être considérables. »
« La France n’est pas prête », écrivait-il, car elle a été « peu confrontée aux risques majeurs depuis 1945. »
« L’organisation du système de réponse a fait l’objet d’une structuration importante (situations sanitaires exceptionnelles) mais demeure complexe et manque de réactivité et de capacités d’adaptation aux situations spécifiques et évolutives ».
Il évoquait en particulier « l’accueil en milieu hospitalier, en particulier si l’afflux de victimes est important, supérieur à 300 en urgence absolue. »
Citant en exemple le système de santé israélien, il demandait de « faire subir un crash test à notre dispositif national de réponse, d’évaluer les points critiques et de proposer les adaptations les plus stratégiques du système de gestion ».
Il insistait notamment sur la nécessité d’une « anticipation stratégique » et concluait : « Un dysfonctionnement grave aurait des conséquences délétères considérables ».
Dans le mail accompagnant la note, le professeur Salomon précisait qu’il ne souhaitait pas « la faire tourner au sein du groupe santé du fait de son caractère sensible ».
« Les propositions n’engagent que moi mais ont été largement partagées avec un groupe d’experts de la question. Cette note est issue de mon expérience de conseiller sécurité sanitaire au cabinet, de mes entretiens avec de hauts responsables de la sécurité et de mes responsabilités actuelles de gestionnaire de crise et de FSD » (fonctionnaire de sécurité et de défense).
Spécialiste des maladies infectieuses, Jérôme Salomon avait été membre du cabinet des ministres de la Santé Bernard Kouchner, puis Marisol Touraine de 2013 à 2015.
On ignore si Emmanuel Macron a lu ce document, mais par retour Quentin Lafay répondait à Jérôme Salomon : « Parlons-en demain soir discrètement, je trouve cela très intéressant. »
« Dans le contexte actuel, EM doit être bien au courant des menaces » concluait le médecin dans un autre mail.
Iconoclastes.
Ambitionnant d’être ministre de la Santé, Jérôme Salomon s’était rapproché de l’équipe Macron dès juin 2016.
Il n’a toutefois jamais été membre du premier cercle politique.
Insistant beaucoup sur la prévention, ses propositions étaient parfois jugées « iconoclastes » ou « alarmistes », Alexis Kohler lui reprochant notamment de ne jamais les chiffrer.
Un autre mail de Jérôme Salomon à l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, daté du 11 janvier 2017 et destiné à Quentin Lafay, Julien Denormandie et Benjamin Griveaux, résonne aujourd’hui de manière prémonitoire.
Il était consacré à « l’épidémie sévère de grippe que la France affronte cet hiver ».
Pour le futur DGS, elle était « une triste et caricaturale confirmation du paradoxe français » : « L’épidémie précoce a été favorisée par les vacances scolaires de fin d’année (ce sont les enfants qui transmettent le virus à leurs grands-parents), par l’absence de maîtrise des gestes basiques d’hygiène : mouchoirs en papier jetables, lavage des mains, solutions hydroalcooliques, port du masque par les malades généralisé en Asie et quasi inconnu en France ! »
Et de noter que « l’hôpital déjà en crise est désormais "en tension" car il ne dispose d’aucune élasticité pour absorber des variations d’activité. »
Au vu de la pénurie actuelle de masques, de gel et de kits de dépistages, il semblerait que Jérôme Salomon ait finalement un peu négligé l’avertissement de Richelieu qu’il citait en exergue de sa note : « On ne doit pas tout craindre, mais on doit tout préparer. »
lopinion
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