Il fallait Jacques Attali pour y penser !
Dans sa rubrique du magazine « L’Express du 6 mai 2009 », l’ancien sherpa de François Mitterrand dévoile quelques fantasmes intimes du monde oligarchique.
Dans sa rubrique du magazine « L’Express du 6 mai 2009 », l’ancien sherpa de François Mitterrand dévoile quelques fantasmes intimes du monde oligarchique.
En
bref : là où le krach financier a jusqu’ici échoué, une bonne petite
pandémie pourrait précipiter nos dirigeants à accepter la mise en place
d’un gouvernement mondial !
Une pandémie majeure ferait surgir la prise de conscience de la nécessité d’un altruisme, au moins intéressé
L’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur : elle met alors d’abord en place des mécanismes de défense ; parfois intolérables (des boucs émissaires et des totalitarismes) ; parfois futiles (de la distraction) ; parfois efficaces (des thérapeutiques, écartant si nécessaire tous les principes moraux antérieurs).
Puis, une fois la crise passée, elle transforme ces mécanismes pour les rendre compatibles avec la liberté individuelle et les inscrire dans une politique de santé démocratique.
La pandémie qui commence pourrait déclencher une de ces peurs structurantes.
Si elle n’est pas plus grave que les deux précédentes frayeurs de ces quinze dernières années liées à un risque de pandémie (la crise de la vache folle en Grande-Bretagne et celle de la grippe aviaire en Chine), elle aura d’abord des conséquences économiques significatives (chute de l’activité des transports aériens, baisse du tourisme et du prix du pétrole) ; elle coûtera environ 2 millions de dollars par personne contaminée et fera baisser les marchés boursiers d’environ 15 % ; son impact sera très bref (lors de l’épisode de la grippe aviaire, le taux de croissance chinois n’a baissé que pendant le deuxième trimestre de 2003, pour exploser à la hausse au troisième) ; elle aura aussi des conséquences en matière d’organisation (toujours en 2003, des mesures policières très rigoureuses ont été prises dans toute l’Asie ; l’Organisation mondiale de la santé a mis en place des procédures d’alerte à l’échelle planétaire ; et certains pays, en particulier la France et le Japon, ont constitué des réserves considérables de médicaments et de masques).
Si l’épidémie est un peu plus grave, ce qui est possible, puisqu’elle est transmissible par l’homme, elle aura des conséquences véritablement planétaires : économiques (les modèles laissent à penser que cela pourrait entraîner une perte de 3 trillions de dollars, soit une baisse de 5 % du PIB mondial) et politiques (en raison des risques de contagion, les pays du Nord auront intérêt à ce que ceux du Sud ne soient pas malades, et ils devront faire en sorte que les plus pauvres aient accès aux médicaments aujourd’hui stockés pour les seuls plus riches) ; une pandémie majeure fera alors surgir, mieux qu’aucun discours humanitaire ou écologique, la prise de conscience de la nécessité d’un altruisme, au moins intéressé.
Et, même si, comme il faut évidemment l’espérer, cette crise n’est pas très grave, il ne faudra pas oublier, comme pour la crise économique, d’en tirer les leçons, afin qu’avant la prochaine – inévitable – on mette en place des mécanismes de prévention et de contrôle, ainsi que des processus logistiques de distribution équitable des médicaments et de vaccins. On devra, pour cela, mettre en place une police mondiale, un stockage mondial et donc une fiscalité mondiale. On en viendra alors, beaucoup plus vite que ne l’aurait permis la seule raison économique, à mettre en place les bases d’un véritable gouvernement mondial.
C’est d’ailleurs par l’hôpital qu’a commencé en France, au xviie siècle, la mise en place d’un véritable Etat.
En attendant, on pourrait au moins espérer la mise en œuvre d’une véritable politique européenne sur le sujet. Mais, là encore, comme sur tant d’autres sujets, Bruxelles est muet.
j@attali.com
Jacques Attali / Pour illustration
« Le monde se divise en trois catégories de gens : un très petit nombre qui fait se produire les événements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité. »
Nicholas Murray Butler (1862-1947), Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie et du Council on Foreign Relations (CFR)
Il appartient à chacun de se faire sa propre opinion
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Attali
https://solidariteetprogres.fr/actualites-001/attali-une-petite-pandemie
https://blogs.lexpress.fr/attali/2009/05/03/changer_par_precaution/
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/avancer-par-peur_758721.html
Article :
Jacques Attali / L‘Express
Vidéo :
[1] Jacques Attali : une pandémie facilitera la création d’un gouvernement mondial
Autrement dit ils rêvent d'asseoir un monde dans lequel nous sommes pratiquement déjà, celui des créateurs d'un côté et de l'autre les spectateurs
RépondreSupprimerLes nantis et les esclaves...
Supprimerpour commencer il faut prendre une photo d'époque et pas une de 2017
RépondreSupprimerC'est vrai la date de la photo changé toute la teneur de l'article...
SupprimerMerci J-Yves de cette remarque pertinente qui fait bien avancer le débat.
RépondreSupprimerJe vous partage un extrait de texte d'une chanson que j'ai appelé ''Le jour d'après''. Je n'ai pas la date exacte de cette composition mais c'est dans les années 90.
RépondreSupprimer...Et puis s'avance le génie fou : première chute
viennent les épouvantails corrompus : deuxième chute
Les pauvres hallucinés ferment le cortège : troisième chute...
Chanson sombre et sévère on ne peut plus. Et ce n'est qu'un extrait...
Le génie fou : dirigeants incluant science, religions, gouvernements et autres...
RépondreSupprimerLes épouvantails corrompus : ceux qui appliquent et profitent des règles. par chez nous on dit : se graisser la patte.
Les pauvres hallucinés : le peuple, les consommateurs.
Se faire sa propre opinion en fonction de sa propre connaissance ? Monsieur ATTALI ?
RépondreSupprimerUn gouvernement mondial c est
RépondreSupprimerUne utopie dans l etat actuel des mentalités. Aujourd'hui si on souhaite quitter un état totalitaire on peut essayer le faire. Il n y a pas un risque de nivellement par le bas dans un contexte de raréfaction des ressources ?Cela ne pourra jamais empêcher les révoltes locales.
C'est lassant que ces braves gens, qui s'imaginent être les maîtres, prennent le peuple pour des crétins débiles. Il est vrai qu'une partie des gens sont naïfs et croient ce qu'on leur sert dans les médias, cette infâme bouillie prétendant être une information véridique et indépendante. Mais grâce à internet l'information circule et le citoyen conscient s'informe, trie et recoupe l'information. Il y a aussi un élément et de taille, c'est une force divine universelle, une lumière de vérité qui s'est incarnée sur la terre et pousse ces prétendus maîtres du monde à se trahir et à faire de grossières erreurs, qui montrent leur véritable visage, un visage monstrueux fait de mensonge, d'obscurité et d'absence totale de compassion, sans parler d'un minimum d'éthique. Bref, des sociopathes, centrés sur leur nombril, leur misérable égo. Mais ils passeront, dieu merci, ils ne sont pas éternels et leurs rejetons passeront aussi, ainsi que leurs idéaux toxiques, anti-vie, anti-joie, anti-amour, anti-liberté.
RépondreSupprimerplus on avance ,plus vite on régresse .le problème pour nos politiciens c'est qu'internet ouvre les yeux ...
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