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samedi 28 mars 2020

Durant le confinement : barbecue, drogue et adhan…

 
 
 
On connaît tous le triptyque « sexe, drogue et rock’n’roll », mais c’est à une variante qu’assistent les forces de l’ordre sous le confinement du pays tout entier.

Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP police, en témoigne sur BFM TV, le 27 mars, à Jean-Jacques Bourdin, journaliste non réputé pour instrumentaliser les violences communautaires : « La situation est dans la continuité de l’acceptation des zones de non-droit. […] Les politiques n’ont jamais voulu avoir le courage de reprendre possession de ces quartiers. […] Le couvre-feu mettrait plus à mal l’économie souterraine mais on aura besoin de l’armée pour ça, parce que nous, on ne sera pas assez nombreux. »

Le pouvoir en place a, semble-t-il, trouvé une autre solution pour remédier à ces maux : vider les centres de rétention de clandestins et relâcher dans la nature des milliers de détenus de prisons.
Auparavant, les cloches des églises de France avaient tinté pour l’Annonciation.
Mais à Montpellier et à Lyon, puis le 26 mars à Strasbourg, l’adhan (appel à la prière) avait également résonné dans les cités, tout autour de certaines mosquées.
L’association Des dômes et des minarets avait anticipé immédiatement les critiques en avançant, par un tweet, que les lieux de culte catholique faisaient sonner leurs cloches en hommage au personnel soignant.
Cette fois-là, aucun relais médiatique sur les chaînes télévisées.
Dommage, on aurait pu mettre en avant un bel exemple de vivre ensemble, d’universalisme, de dialogue des religions pour l’amour et la paix !
Et de l’amour et de la paix, il va en pleuvoir, prochainement.
On se souvient de ces images, de ces quartiers où des dizaines de personnes se sont rassemblées, comme si de rien n’était, un peu partout, dans la joie et la bonne humeur, autour de barbecues géants ou dans la rue, simplement dérangés par l’arrivée de policiers rapidement caillassés et insultés, avant que ces derniers ne repartissent dans leur véhicule.
Une dizaine de jours plus tard, les services d’urgence et de réanimation de Seine-Saint-Denis se retrouvent surchargés et « il n’y a plus une seule place de réanimation dans le 93 », titre Le Monde, ce 26 mars.
Pourtant, l’exemple italien avait démontré que la contagiosité du virus était importante.
Mais lorsque les bousculades et les insultes arriveront jusqu’aux hôpitaux à l’encontre du personnel hospitalier pour faire passer un frère avant d’autres patients, il ne faudra même pas attendre une morale de La Fontaine : « Nuit et jour à tout venant/Je chantai, ne vous déplaise./Vous chantiez ? J’en suis fort aise :/Eh bien ! dansez maintenant. »

Non, dans la fable contemporaine : Quand la bise fut venue/La cigale sans vergogne/À la fourmi qui besogne :/« Pousse-toi, je prends mon dû ! »

Axel Vontargier

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