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lundi 10 février 2020

« Vidéo. Coronavirus. Mondialisation, le terrible piège à cons » L’édito de Charles SANNAT

« Vidéo. Coronavirus. Mondialisation, le terrible piège à cons » L’édito de Charles SANNAT

par | 10 Fév 2020 |

Mes chères impertinentes, chers impertinents,
 
Au moment où j’écris ces lignes, nous ne savons pas de quel côté penchera l’avenir.
 
L’épidémie de coronavirus est déjà un drame humanitaire en Chine, et je ne parle pas ici des 800 morts officiels de la maladie, mais de tous les décès qu’une telle situation implique.
Combien de crises cardiaques n’ont pas été soignées ?
Combien d’AVC sont devenus mortels ?
 Combien de septicémies n’ont pas pu être traitées ?
Oui cette épidémie pour les Chinois est déjà un drame humanitaire.
Ce que nous ne savons pas encore, c’est si les sacrifices de la population chinoise, car c’est bien de cela qu’il s’agit, seront suffisants pour que cette épidémie reste essentiellement une épidémie chinoise, ou si elle va devenir une pandémie mondiale et donc une catastrophe pour tous.
Pour le moment les marchés pensent…
 
MTR. MTR pour Maîtrisable, Temporaire, et Réversible…

Je vous indique depuis le départ de cette crise qui est potentiellement un « cygne noir », qu’il faut évidemment surveiller le temps.
Plus la Chine reste coupée longtemps du monde moins la crise sanitaire sera économiquement maîtrisable, temporaire et réversible.
Pour le moment, le robinet d’eau a été coupé, mais… il y a de l’eau qui coule encore car il y en avait dans le tuyau d’arrosage.
Nous avons tous expérimenté la latence qu’il y a entre la fermeture du robinet et l’arrêt réel de l’eau qui coule.
Les systèmes logistiques sont identiques.
Il y a encore des navires en mer qui vont décharger leurs cargaisons, mais de moins en moins partent. D’ici quelques jours, il pourrait n’y avoir plus rien.
Dans trois semaines, les magasins partout vont commencer à se vider, les pénuries à se matérialiser. 
C’est alors que l’on découvrira que la mondialisation est peut-être un terrifiant piège à cons.


Le terrifiant c’est que nous ne produisons plus de paracétamol ou de masques (à part un dernier fabriquant en France qui a triplé ses effectifs et tourne 7 jours sur 7 désormais et 24 heures sur 24 tellement la demande est forte).
Nous ne produisons plus beaucoup de chose puisque notre usine c’est l’Asie en général, la Chine en particulier.
Si tout vient de Chine, si la Chine a un problème, alors nous avons aussi un problème et la mondialisation risque de montrer en réalité, son absence de résilience.
Si chaque pays produit ce qu’il lui faut avec quelques excédents, s’il arrive quelque chose à un pays, les autres peuvent l’aider.
Si tout est produit en Chine, il n’y a plus d’alternative s’il arrive quelque chose à la Chine et nous pourrions découvrir que cette crise pourrait ne pas être maîtrisable, temporaire ni réversible.
La mondialisation va en prendre un sacré coup dans la cafetière.
Tout n’est évidemment pas mauvais dans la mondialisation mais certaines choses doivent évidemment relever du stratégique et ne peuvent pas être délocalisées quel qu’en soit le prix.
Il en va des industries de défenses, médicales, et alimentaires sans oublier dans une certaine mesure l’industrie financière.
Après, que les poupées soient fabriquées ici ou ailleurs, cela peut se discuter, car l’on peut se passer de jouets, pas de médicaments.
J’ai donc consacré le vrai JT de l’éco de la semaine à ces considérations.

 



Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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