Au niveau technique, sans doute, car nos chercheurs et praticiens jouissent d’une réputation incontestée.
Les urgences sont en crise, mais on peut supposer que l’ensemble tiendrait le coup encore un peu.
Le problème est notre capacité régalienne à contenir un foyer d’infection.
Que se passerait-il, en effet, s’il fallait confiner la population au sein d’un foyer émergent de Covid-19 sur un périmètre comprenant une zone de non-droit ?
En zone rurale ou semi-rurale, il n’y a aucun problème à attendre.
C’est ce qui se passe en Lombardie.
Dans la région où j’habite, on a la tête frondeuse du viticulteur du Midi et des fusils de chasse, parfois on n’aime pas la maréchaussée, mais je n’imagine pas que quelqu’un force un barrage.
Je ne pose même pas la question des zones urbaines à 100 %.
Là, c’est peine perdue.
Les Minguettes à Lyon, Le Mirail à Toulouse, par exemple… pour confiner 24 heures sur 24 ces quartiers, je ne suis pas sûr qu’une division d’infanterie y suffise…
Non, mon sujet, c’est le cas d’une ville moyenne bordée d’une de ces cités sensibles dont l’économie repose, au moins en partie, sur des trafics de stupéfiants.
Il existe plusieurs dizaines de villes de ce genre.
Or, qui dit trafic dit flux : approvisionnement en drogue, circulation des clients.
Qu’est-ce qui se passe si les flux sont entravés ?
A-t-on les moyens de confiner 20.000 personnes sur une zone de 20 km² ?
Avec quels hommes et quels équipements ?
Comment permettre aux pompiers et au SAMU d’accéder aux malades, là où les pompiers reçoivent aujourd’hui plus de réfrigérateurs sur la tête que de remerciements ?
Au delà des moyens, a-t-on la capacité institutionnelle et la volonté politique de mettre en œuvre un confinement ?
En Chine, le citoyen obéit.
Le Japonais est discipliné.
À Singapour, qui obtient à ce jour les meilleurs résultats au monde en matière de contention de l’épidémie, on fait comme d’habitude : fortes amendes et arrestations avec incarcération immédiate des contrevenants, comme le rapporte La Tribune.
Mais si on applique ici des mesures de type singapourien, amende de 2.000 euros pour infraction à une obligation de demeurer chez soi, qui exigera le paiement de cette amende ?
Comment faire exécuter une peine de détention de plusieurs mois pour avoir forcé un cordon sanitaire ou pour avoir refusé de se soumettre à un test clinique de dépistage, alors que nos condamnés ne sont pas incarcérés ?
Je n’aime pas Singapour, mais je raconte ce qui marche aujourd’hui pour sauver des vies.
Ce n’est peut-être pas la solution, mais qui en propose d’autres et lesquelles ?
Un appel émouvant de Marlène Schiappa sur le vivre ensemble et la nécessité de respecter les valeurs républicaines ?
Et puis, fermera-t-on les lieux de culte, au même titre que les théâtres et les discothèques ?
En Corée, le principal foyer de contamination provient d’une assemblée de fidèles dans une église. L’explosion de Covid-19 en Iran trouve, vraisemblablement, sa source à Qom, ville sainte, et se serait répandue comme une traînée de poudre en raison de la promiscuité qui préside aux prières.
Alors, que dira M. Castaner, ministre des Cultes ?
Je n’ai que des questions.
Ah, si ! J’ai une certitude.
Le problème majeur de la France en cas d’épidémie, ce n’est pas le système hospitalier.
Lionel Rondouin
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