La démocratie mérite mieux.

Anne-Sophie Chazaud

Une fois que nous avons bien ri, d’un rire cathartique, une fois aussi que nous avons rappelé que la vie privée a vocation à le rester (surtout pour ceux qui n’ont pas ce goût étrange d’exhiber leur sexe au tout venant), quelques remarques de fond semblent de bon aloi.

D’abord, redire que personne parmi les gens sains d’esprit n’est dupe de la grosse manip liberticide en cours, visant à s’appuyer sur cette affaire sordide pour venir encore rétrécir le champ de nos libertés.

Ensuite, rappeler que les premiers à effacer la frontière entre la vie privée et la vie publique sont bien souvent les représentants de cette caste, qui en jouent puis qui s’offusquent telles des vierges effarouchées.
Les premiers aussi à venir constamment moraliser nos vies privées, fouiller dans nos conversations, sonder nos reins nos coeurs et nos fonds de culottes, criminaliser jusque nos «silences coupables» (extrait de la série Macron prend l’avion).
Rappeler que si cette espèce de sociopathe azimuté de Pavlesky a obtenu si vite l’asile en France, c’est en raison probable de l’attitude imbecile du pouvoir macronien qui tient tout opposant à Poutine pour un saint dans un constant complotisme qui s’est plaisamment retourné contre lui.

Rappeler également à ce sujet que si les élus de la Macronie sont subitement si prompts à vouloir renvoyer le sociopathe chez lui, on aimerait qu’ils manifestent le même empressement pour d’autres délinquants étrangers qui frappent des Français lambdas, autrement plus gravement que dans de sombres affaires de glands et de glandus, et pour la protection desquels on ne fait strictement rien.
Pour finir, défendre la démocratie dont on nous dit qu’elle est en danger à cause d’un glandu et d’un sociopathe, mérite mieux que le spectacle de ce petit agité post-pubère et narcissique de Branco le bien nommé, qui parachève l’image de farce de tout l’ensemble.
La fable du queutard, du sociopathe, du branque et des dindons, très peu pour moi.
Pendant ce temps, une infirmière a été assassinée, des violences policières complètement sidérantes se sont de nouveau déroulées, l’hôpital est en detresse mais c’est pas grave puisque visiblement la ministre en charge du problème aura complètement le temps de mener aussi campagne à Paris.

La démocratie, dont on nous serine qu’elle est en danger mais pas pour les bonnes raisons, me semble décidément mériter mieux que ce spectacle grotesque.