Coup de gueule!

  

Nicolas Mirroir

 Je n'aime pas déballer ma vie privée sur les réseaux mais, en cette semaine où le handicap est mis en avant, je tenais à partager un fait personnel qui montre à quel point le handicap est toujours mal traité dans notre pays.

Attention je ne souhaite pas faire de politique car, quelque soit les partis, la situation n'a guère évolué depuis que je vis le handicap au travers de ma mère, hémiplégique, sourde et muette depuis 45 ans.

Voilà : mes parents (83 et 74 ans) habitent en région parisienne et viennent régulièrement nous voir sur Rabastens en TGV.
Le fauteuil électrique de ma mère pesant 200 kgs, elle achète en 2011 un véhicule d' occasion aménagé pour que nous la récupérions à la gare et puissions ainsi la sortir durant son séjour.
Sans ce type de véhicule toute sortie est impossible, je vous laisse imaginer sa vie.
Tous les deux ans cette voiture a passé le contrôle technique avec succès.
Et puis en 2019 la règlementation change.
En décembre je me présente donc au Contrôle technique, tout est ok à part un petit problème de fixation du pot d'échappement et....la carte grise qui ne mentionne pas que c'est un véhicule aménagé pour handicapé !
Trois lettres à changer.
Avant ça ne posait pas de problème mais en 2019 si !

Que faire alors ? Justifier de toutes les modifications apportées au véhicule pour qu'il passe à la contre-visite !!!
La galère commence.
J'appelle le vendeur qui l'avait lui même racheté, aucun justificatif.
J'appelle la Dreal qui homologue les véhicules : ils m'envoient une liste de documents techniques incompréhensibles à fournir que seul le constructeur pourrait fournir.
Je les appelle donc, problème, ceux-ci ne conservent leurs archives techniques que 10 ans et le véhicule est de 1998 (mais seulement 38000 kms...)
En résumé le véhicule ne peut plus rouler alors qu'il est impeccable, il ne peut non plus être vendu donc bon pour la casse mais surtout, ma mère ne peut plus venir nous voir, sortir avec nous (chose qu'elle ne fait que quand elle vient...).
Jamais de sa vie elle n'a pleuré sur son sort, sans cesse elle s'est battue pour vivre au mieux son handicap, c'est une leçon de vie à elle seule mais quand on a affaire à ce genre d'injustice administrative, moi son fils je suis révolté.
Je ne supporte plus ces grands discours sur le handicap qui prônent de grandes avancées alors qu'au quotidien ce ne sont que galères (aménagements urbains, transports, soins...) et désillusions alors que bien des choses pourraient être si simples.

Si vous m'avez lu jusqu'au bout, merci.
Encore une fois je ne veux pas être larmoyant mais ce genre d'injustice (c'est comme ça que je le ressens) me dégoute.
Peut-être qu'avec la magie du partage (merci d'avance pour ceux qui relayeront ce post ) mon message arrivera dans les hautes sphères, sinon il m'aura au moins permis de parler du monde handicapé, trop souvent laissé de côté à mon sens, quoi qu'on dise.

Cordialement

Merci à fabie