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samedi 15 février 2020

Affaire Griveaux : soirée de deuil sur BFM-TV


 
 

Publié le 15 février 2020 - par Olivier Piacentini -

J’ai rarement pris autant plaisir devant BFM TV qu’hier soir : il fallait voir les mines consternées sur le plateau.

Ce fut une vraie soirée de deuil sur la chaîne de Patrick Drahi, pour peu, on aurait imposé une minute de silence.

Elkrief semblait tétanisée : a-t-elle peur elle aussi de se retrouver en vidéo, en compagnie d’huiles de la majorité ?
Apolline de Malherbe s’est montrée très agressive, un peu comme quand elle interviewe Marine Le Pen : sauf que là, elle avait perdu son petit sourire narquois.
Une députée LREM d’ordinaire si arrogante écarquille les yeux, hébétée, presque incrédule : mais où va-t-on, mais où va-t-on, pauvre France, pauvre Benjamin ?
Le Russe par qui le scandale arrive est dépeint comme un escogriffe descendu tout droit des montagnes de l’Oural, un Raspoutine maléfique venu semer la zizanie en France : voilà pour une fois un réfugié qu’il n’aurait pas fallu accueillir.
On suppute le complot, Poutine, Dati, le RN : le complotisme change de camp, pour nous c’est bon signe…
On évoque d’autres vidéos, sur d’autres personnalités très très très haut placées…
On craint que Griveaux, dont les mémoires à venir ne s’intituleront probablement pas « Benjamin ou les mémoires d’un puceau », ne soit que le premier de la liste : comme quoi, à LREM, on a confiance dans les bonnes mœurs et la discrétion de ses leaders…
C’est la panique en Macronie.

Certains vont plaindre Griveaux, victime d’une cabale sur sa vie privée : doit-on le blâmer pour une banale infidélité ?
 « Griveaux serait-il devenu incapable de diriger la ville de Paris parce qu’il a trompé sa femme ? », s’interroge Apolline.
À ce titre, Strauss-Kahn non plus n’avait pas perdu son expertise économique en lutinant Afissatou… Mais au fait, ce Griveaux, aurait-il été vraiment capable de diriger Paris ?
Le métier de maire d’une grande ville ne se limite pas à distraire des secrétaires, et à promener sa mine satisfaite sur les plateaux télé : il faut rendre des comptes aux électeurs, se battre pour les intérêts de sa ville, trancher dans le dur, ne pas hésiter à faire des déçus, des mécontents, si le bien commun en dépend.
 Pas sûr que notre bien léger Benjamin en ait la carrure…

Sur BFM TV, les bonnes âmes se penchent sur le sort du pauvre Benjamin, martyre de la haine politique.
Mais elles ont la mémoire bien courte.
Ont-elles oublié comment Macron et sa bande sont arrivés au pouvoir, à coups de poignard dans le dos des adversaires, de complots, de trahisons ?
Croient-elles que la vie rase gratis, que personne n’attend au tournant, et le couteau entre les dents, toute cette clique de malandrins ?
Moi, je ne joue pas aux hypocrites, je me réjouis de les voir toutes désemparées, liquéfiées, dans la peur du lendemain.
Car pour elles, il n’y a pas de solution de rechange à Macron : ce sera lui, ou l’extrême droite.
Et dans tout cela je ne plains que la France, qui endure depuis trois ans cette clique d’escrocs, de vendus, de pervers et d’incapables.
Et tous les moyens, même les plus inélégants, seront bons pour s’en débarrasser, parce que l’avenir de notre pays vaut bien la dignité du petit Benjamin, qui soyez-en sûrs, trouvera vite de charmantes compagnies pour se consoler…

Olivier Piacentini

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