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mercredi 15 janvier 2020

Montpellier : des mineurs non accompagnés « se shootent » au Rivotril volé dans les pharmacies

 
 
Le Rivotril en liquide
 

Le Rivotril en liquide
Publié le 15 Jan 2020

Le phénomène déjà relevé dans d'autres régions est constaté désormais à Montpellier : des mineurs non accompagnés, MNA, "se shootent" au Rivotril, un puissant antiépileptique.

 « On le constate depuis ces dernières semaines et on comprend mieux pourquoi des mineurs non accompagnés cambriolent de plus en plus de pharmacies, à Montpellier : outre l’argent, les jeunes voleurs sont également à la recherche de médicament et surtout le Rivotril, un puissant antiépileptique, comme cela est constaté depuis les fêtes de fin d’année », révèle une source proche de l’enquête à Métropolitain.

Les adolescents « se shootent » au Rivotril, ce qui provoque des états de santé alarmants.
Existant en tablette, il est également proposé dans des fioles, dont le produit liquide est bu ou inhalé.

« Ce phénomène inquiétant a notamment été fortement constaté dans d’autres départements sur le territoire », confirme une source judiciaire.

Un mineur s’échappe de l’hôpital 

Ces derniers jours, dans l’Oise, au nord-ouest de Paris, un mineur interpellé en flagrant délit par des gendarmes était complètement « défoncé » après la prise de ce médicament, au point que son état de santé était incompatible avec une garde à vue.
Il a été transféré à l’hôpital, d’où il s’est échappé, une fois qu’il a retrouvé ses esprits…

La même situation est constatée depuis ces dernières semaines à Montpellier.
Lors de certains cambriolages par effraction visant des pharmacies depuis les fêtes de fin d’années, des stocks de Rivotril ont été emportés par les MNA.
 
Nombreux cambriolages

Des officines ont ainsi été visitées depuis la fin de l’année dernière, notamment la nuit de la Saint-Sylvestre, puis depuis le début de ce mois, certaines à deux reprises : celles de Richter, à Port Marianne, aux Arceaux -sur l’avenue de l’Ecole d’agriculture Gabriel Buchet-, rue Paul Rimbaud aux Cévennes, avenue Jean Mermoz, dans le quartier des Beaux Arts, à Malbosc, etc.
Après avoir soulevé la grille de protection et débondé la porte, ou carrément brisé une vitre pour pénétrer dans les pharmacies ciblées, en milieu de nuit ou tôt dans la soirée, les adolescents repartent avec le fonds de caisse, un butin dérisoire chaque fois, mais, quand ils y arrivent, ils s’emparent de Rivotril pour « se shooter ».
Lorsqu’ils sont sous l’effet de ce puissant médicament, ils se montrent violents lors de vols et d’arrachages de téléphones portables et de bijoux en or sur des piétons.
 
Âgés de 13 à 17 ans

La plupart âgés de 13 à 17 ans ont été interpellés dans la foulée par les policiers de la Sécurité publique et de la police municipale, placés en garde à vue, puis, soit déférés au parquet des mineurs, soit devant un juge des enfants, s’ils sont multirécidivistes, soit remis à la cellule d’urgence du Département de l’Hérault
« Nous ne pouvons pas communiquer sur ce sujet trop sensible, voyez avec le parquet de Montpellier », a indiqué ce mercredi à Métropolitain, l’état-major de la direction départementale de la Sécurité publique de l’Hérault.
 
Les dangers du Rivotril

Il est vivement conseillé de ne pas prendre du Rivotril buvable en gouttes, si vous êtes allergique au clonazépam, aux médicaments apparentés (benzodiazépines), si vous avez une insuffisance respiratoire grave (maladie grave des poumons), si vous avez une insuffisance hépatique grave (maladie grave du foie), si vous avez un syndrome d’apnée du sommeil (pauses respiratoires pendant le sommeil), si vous souffrez d’une myasthénie (maladie caractérisée par une faiblesse musculaire), si vous avez eu des problèmes de dépendance ou d’abus de médicaments, de drogues ou d’alcool.
« Ce médicament ne traite pas la dépression.
Si vous souffrez de dépression, il ne devra pas être utilisé seul car il laisserait la dépression évoluer avec persistance ou majoration du risque suicidaire.
Il contient 101,83 g de propylène glycol dans 100 mL, équivalent à 40 mg/kg/jour », explique un pharmacien montpelliérain.
Le sentiment d’insécurité face aux agissements récurrents d’une poignée de mineurs non accompagnés à Montpellier se double d’un problème évident de santé publique.

actu.fr

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