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mardi 21 janvier 2020

À Caen, un car de pèlerins attaqué par des commandos cagoulés… qui, pour s’en indigner ?

 
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On pourrait appeler cela la rubrique des ch(rét)iens écrasés.

Écrasés par l’indifférence générale. Bénéficiant, au mieux, quand ils sont agressés, d’un entrefilet dans la presse régionale.

Ainsi, dimanche matin, à Caen, comme le rapporte Ouest-France, « un car de pèlerins a été attaqué par erreur (sic) aux billes de paintball ».
À ce « par erreur » – qui semble exonérer les auteurs et faire de leur forfait une simple boulette fortuite -, un lecteur pressé comprend peut-être que des balles perdues tirées par des joueurs maladroits sont tombées malencontreusement sur le véhicule.
Pas du tout.
La « bévue » ne porte que sur les occupants du bus : l’attaque – perpétrée par un commando cagoulé – était bien volontaire et? comme le précise l’article, « ce sont probablement des opposants à la Manif pour tous qui ont ciblé un car au départ de Caen, dimanche 19 janvier 2020, jour d’un rassemblement à Paris contre la PMA ».
Les victimes étaient en réalité des pèlerins se rendant à Pontmain, lieu d’apparition mariale en Mayenne.
On imagine aisément la frayeur des passagers du bus… mais l’acte aurait-il été moins grave s’il s’était trouvé à l’intérieur des manifestants anti-PMA – comptant enfants et personnes âgées – en partance pour Paris ou, pour ces gens-là, tous les coups sont-ils permis ?
Le plus inquiétant est que le commando en question n’en est pas à son coup d’essai : lors de la première manif Marchons enfants, le 6 octobre dernier, un car de pèlerins – de retour de Lourdes, cette fois – avait déjà été pris d’assaut par les mêmes militants, empêchant, selon un témoin, les malades ayant passé la nuit sur la route de descendre – certains sur brancard – en dépit des tentatives de dialogue du corps médical… il avait fallu appeler la police pour débloquer la situation.
Sans qu’il n’y ait aucune interpellation.

Un peu plus tard, un autre car transportant, lui, des manifestants avait été aussi pris à partie – crachats, insultes, etc.
Une coprésidente de l’Aqueerium (association « queer et féministe » ayant pignon sur rue dans le centre-ville de Caen) est bien reconnaissable sur l’une des photos prises ce jour-là.

 
©AFC Caen
 

6 octobre 2019

En novembre 2018, toujours à Caen, un happening d’Alliance VITA avait également été violemment perturbé.

Mais Caen n’a pas le monopole de ces agressions.
À Rennes, il y a quelques jours, une soirée d’Alliance VITA, encore, a été « sabotée » par « des militants LGBT », selon les mots de Ouest-France : là aussi, alors que les organisateurs préparaient leur intervention, des individus cagoulés ont envahi brutalement la salle et l’ont aspergée de gaz lacrymogène, molestant ceux qui tentaient de s’interposer, détruisant les documents et endommageant le matériel.
Un adhérent d’Alliance VITA, blessé, a eu trois jours d’ITT.
C’est, d’ailleurs, à Rennes qu’en janvier 2018, un car en partance pour la Marche pour la vie avait été pris d’assaut par le même genre d’individus cagoulés se revendiquant LGBT, antifas et/ou communistes : ils avaient même manqué y mettre le feu en jetant à l’intérieur un fumigène incandescent.

Une seule question, mais vous la devinez déjà, elle est éculée : imagine-t-on, un instant, la déflagration, la bombe atomique, le tsunami médiatico-politique, les titres dans le 20 Heures, les marches blanches, les minutes de silence et les déclarations solennelles si des chars de la Gay Pride avaient été attaqués par des militants d’extrême droite ? Si des pèlerins partant ou revenant de La Mecque avaient été agressés par des identitaires ?

Gabrielle Cluzel

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