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jeudi 14 novembre 2019

« L’Allemagne et la garantie des dépôts. Un signe de faillite à venir ? » L’édito de Charles SANNAT

 

 « L’Allemagne et la garantie des dépôts. Un signe de faillite à venir ? » L’édito de Charles SANNAT

 
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
 
Comme vous le savez la formule consacrée est de parler de « nos zamis les zallemands » en faisant bien les liaisons d’usage.
 
Le problème, c’est que lorsque l’on parle de raison d’état, il n’y a que les naïfs, les benêts et les faibles qui pensent que la France à des amis.
 
La France n’a pas d’amis.
La France à des partenaires, des alliés, et… des intérêts.
L’Allemagne également.
 
Une opposition historique à une garantie bancaire mutualisée…
 
Cela fait des années, et en réalité presque 10 ans que les Européens, Français en tête, proposaient que l’on mette en place dans le cadre d’une Union bancaire un dispositif mutualisé de garantie des dépôts des épargnants afin de rendre le système plus solide.
S’il est vrai qu’en cas de crises systémiques globales cela n’aurait rien changé, cela aurait pu faire la différence en cas de crise bancaire localisée à un état membre pour justement l’éteindre rapidement et faire en sorte que cela ne se propage pas aux autres pays membres.
En France,  le FGRD le fonds de garanti des dépôts c’est en gros 4 milliards d’euros soit moins de 1 euro garanti pour 100 euros déposés.
Autant dire rien.
En mutualisant au niveau européen, la garantie serait plus crédible (sauf cas de crise systémique).
Mais… mutualiser implique que « tes pertes deviennent les miennes » !
C’était une idée insupportable pour nos zamis les zallemands jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’… ils pourraient bien en avoir besoin.
On aime les principes socialistes lorsque l’on pense en avoir besoin, et on les déteste généralement quand on pense devoir juste payer…
 
Avant l’heure c’est pas l’heure, mais après l’heure c’est plus l’heure…
 
Il est de notoriété publique que les banques allemandes vont mal.
Très mal.
L’industrie allemande va mal.
Très mal.
Ce n’est pas la « faute à l’Allemagne » effectivement, mais à la situation.
Démondialisation, montée en gamme de la Chine, et… transition énergétique qui lamine les constructeurs de belles autos germaniques équipées de V6, de V8 et autres V12.
De superbes engins, mais pas franchement écolo !!!
Socialement, l’Allemagne va mal, et malgré les efforts considérables demandés au peuple allemand, la situation actuelle risque de montrer que ces efforts ont été vains…
Bien triste bilan donc pour cette grande nation.
Mais un bilan assez prévisible, car il n’y avait aucune raison que la Chine après avoir laminée l’ensemble des industries du monde, ne termine pas sa montée en gamme en laminant l’industrie allemande.
D’où la nécessité d’une forme de démondialisation… qui sera dans tous les cas destructrice de valeur pour l’ancien monde !
C’est ce moment précis que choisit Berlin pour dire que finalement, faire payer les pertes de ses propres banques par les autres pays européens, n’est plus une si mauvaise idée que cela…
 
Ceux qui pensent encore un peu ne sont pas dupes !
 
Par exemple du côté du ministre italien des Finances, Roberto Gualtieri, il a certes une «ouverture» «positive» mais aussi un désaccord profond vis-à-vis d’une des conditions posées par Scholz pour la création d’un système européen de protection des dépôts à savoir : que les obligations d’États, détenues par les banques ne soient plus classées dans les bilans comme un «investissement sans risque» !
En gros les Allemands veulent le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière !
Payez pour nous, mais vos obligations d’Etats surendettés ne sont pas sans risque.
Sur le principe les Allemands ont raison, et c’est d’ailleurs assez symptomatique qu’ils le disent et l’écrivent.
L’Allemagne veut que l’on paye pour ses banques commerciales, mais pas pour les obligations d’Etats des autres…
Alors pour le Figaro, l’accueil est pour le moins « mitigé »…
 
 
Alors que pour nos amis Belges,… c’est clairement sans arrière-pensée !
 
 
Poussons donc la logique du raisonnement, car ce qui est maladif dans notre monde, qui ne pense plus, c’est de stopper les raisonnements dès que cela devient inconfortable intellectuellement…
Pourtant, ce n’est que comme ça que l’on comprend les implications réelles dans le cadre d’une approche intellectuelle complète.
Reprenons.
Si les Allemands ne voulaient pas d’une garantie bancaire jusqu’à présent parce qu’ils en auraient été les grands perdants qui auraient payé pour tous les autres, que désormais ils la souhaite… c’est que finalement, après avoir fait de nouveaux calculs, ils pourraient en sortir gagnant.
Quand on parle d’une garantie des dépôts bancaires, on parle de faillite de banque.
Si les Allemands pensent être « gagnant » dans un système mutualisé, c’est qu’ils imaginent qu’il se pourrait que leurs banques coûtent plus cher à tout le monde, que le reste des banques européennes à l’Allemagne.
Cela veut dire implicitement que les banques allemandes vont vraiment très mal.
Voir l’Allemagne souhaiter une garantie des dépôts mutualisée qu’elle refusait jusqu’à présent, c’est pas une bonne nouvelle.
C’est au contraire un signal plus vraiment très faible d’une énorme crise bancaire qui menace L’Allemagne.
Si une crise bancaire vient ébranler l’Allemagne en 2020, alors, c’est toute l’Europe qui vacillera et l’euro qui tremblera avec une probabilité d’explosion non négligeable.
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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