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jeudi 7 novembre 2019

Anticapitaliste, de gauche, grande donneuse de leçons, l'actrice Anémone possédait des comptes en Suisse

 
 
© FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le Point.fr Anémone est morte en avril 2019.

Par Marc Fourny Publié le 07/11/2019


L'administration fédérale demande aux héritiers de l'ancienne comédienne du Splendid, connue pour ses positions anticapitalistes, de se faire connaître.
 
Anémone, qui avait le cœur à gauche, possédait au moins un compte en Suisse…

L'information provient directement de l'Administration fédérale des contributions de l'État frontalier, l'équivalent de notre Bercy.
Selon le quotidien La Tribune de Genève, qui reprend une information de l'Agence télégraphique suisse, les services fédéraux ont lancé un appel pour que les héritiers de la comédienne, décédée en avril, se fassent connaître au plus vite auprès des autorités.
L'appel a été lancé ce mardi et les descendants ont dix jours pour y répondre…
Anémone était mère de deux enfants, Jacob et Lilly, âgés de 40 et 36 ans.

À eux désormais de désigner un représentant en Suisse qui sera autorisé à recevoir « des notifications » : en clair, accéder au(x) comptes et bénéficier éventuellement d'une assistance administrative.
Aucune information n'a filtré en revanche sur le nombre de comptes et les sommes en jeu.

« Le fric s'est emparé de tout »

Reste que l'image des banques suisses associée à Anémone a du mal à passer…
Ancienne hippie et écolo de la première heure, l'actrice n'a jamais caché ses critiques contre une société capitaliste qui exploite et met en danger la planète.
Ses relations avec l'argent ont toujours été épidermiques : dans une interview épique donnée au Parisien en décembre 2017, elle se disait écœurée par le métier, pourri, selon elle, par la promotion et les enjeux financiers…
« Le fric s'est emparé de tout, partout ! » dénonçait-elle dans le quotidien.
 « Quand j'ai commencé dans les années 1980, ça allait encore, là, c'est insupportable. »
 Et de fustiger au passage l'hommage rendu à Johnny : « Il a fait quoi ? À part se déguiser et mentir ? Voter à droite et fuir le fisc ? » lançait-elle à l'époque, ce qui, avec le recul, ne manque pas de sel…
L'argent a également été la cause de sa longue brouille avec l'équipe du Splendid dans les années 1980.
En cause ? Ses répliques cultes qu'elle impose dans son texte lorsqu'elle incarne Thérèse, la grande bringue bourgeoise et nunuche qui va faire sa gloire dans Le Père Noël est une ordure.
Selon elle, l'équipe ne lui aurait jamais payé ses droits d'auteur et royalties, malgré ses demandes et ses coups de gueule.
« Et en plus, j'ai découvert avec stupéfaction qu'ils étaient de droite ! » pestera-t-elle dans Le Monde.

Pendant toute sa carrière, elle ne s'interdira pas de faire des films « pour le fric. »
En toute connaissance de cause, pour exploiter le système et faire surtout bouillir la marmite…
À 67 ans, elle annonçait enfin prendre sa retraite, ayant « assez d'argent » pour « buller et ne rien foutre », notamment dans sa maison du Poitou, où elle se réfugiait loin de Paris et du showbiz honni. Une retraite bien courte puisqu'elle décédera moins de deux ans plus tard…

lepoint

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