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mardi 17 septembre 2019

Un enfant verbalisé dans le train pour… un billet trop cher !

 
 
 



Cette anecdote a fait le buzz sur les réseaux sociaux… Eh, la SNCF, et si on réintroduisait un peu de bon sens au lieu de nous faire détester le train ?

Gare de Chartres, mercredi 11 septembre. En cette journée ensoleillée et sans école, Gauthier, 11 ans, s’apprête à voyager seul pour la première fois afin d’épauler son papa à la ferme à une petite dizaine de kilomètres de là.

Nouvelles technologies oblige, il est muni d’un billet numérique d’une valeur de 2,60 euros à son nom, mais d’un tarif adulte puisque « l’application Oui SNCF n’a pas voulu m’éditer de billet 4-11 ans », déplore sa maman dans un post Facebook partagé plus de 10.000 fois en quelques heures. Jusque-là, a priori, pas de quoi passer pour un fraudeur.
Et pourtant, cette histoire si banale soit-elle pour les usagers quotidiens de la SNCF, malheureusement habitués à ce genre d’anecdotes, n’aurait pas fait un tel buzz si elle n’était pas aussi surréaliste.
En bref, ce jeune garçon a dû appeler sa maman, paniqué « car une contrôleuse lui disait qu’il n’était pas en règle ».
La preuve de l’âge justifié ne suffira pas au malheureux passager angoissé que l’on empêchera de descendre à bon port.
Les travaux des champs et son papa peuvent bien attendre, puisque le billet n’est pas au bon tarif.
Il aurait dû payer 1,40 euro, tant pis s’il manque son arrêt.
En souvenir de son tout premier voyage comme un grand, la contrôleuse annonce à Gauthier une amende de 50 euros… pour avoir déboursé 1,20 euro de trop !
Le titre de transport a pourtant été payé, trop cher à cause d’un dysfonctionnement, mais cela, ma bonne dame, cela ne rentre pas dans les cases.
Outre l’expérience pénible pour le jeune voyageur, regrettons, à défaut d’un peu d’instinct maternel, un semblant de bon sens chez ladite contrôleuse.
Serions-nous à ce point en voie de déshumanisation pour manquer autant de discernement ?
Une machine n’aurait pas fait pire.
Et l’on s’étonne… Fabrice Hadjadj décrit notre monde désincarné comme l’époque du in vitro veritas, « qu’il s’agisse de la vitre d’un écran ou du verre des éprouvettes ».
Dommage pour Gauthier. Seule consolation, relire Antoine de Saint-Exupéry et méditer avec lui : « On ne peut plus. On ne peut plus vivre sans poésie, couleur ni amour. Rien qu’à entendre un chant villageois du XVe siècle, on mesure la pente descendue. Il ne reste rien que la voix du robot de la propagande. Deux milliards d’hommes n’entendent plus que le robot, ne comprennent plus que le robot, se font robots. »

Dernier rebondissement à l’heure de faire paraître ce papier, nous apprenons que, face à l’ampleur du battage médiatique, Marjorie Hetté, dircom SNCF Mobilités Centre-Val de Loire, a pris finalement contact avec la maman pour lui annoncer qu’il n’y aurait pas d’amende.

Elle souhaite, également, rencontrer le passager personnellement afin qu’il ne garde pas une mauvaise image de la SNCF.

À eux de lui faire préférer le train…

Iris Bridier

2 commentaires:

  1. Tout dédommagement est vain. Un enfant violé en aura le ressentiment toute sa vie. Il n'y a pas de mot pour exprimer la bêtise de la contrôleuse. Elle a le règlement qui la protège. Encore faut-il comprendre le règlement. C'est beaucoup trop demandé.

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  2. Rien ne m'étonne plus dans cette époque de fous

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