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lundi 9 septembre 2019

Encore un règlement de comptes dans un lycée de Brest !

 
 



C’est devenu banal : des jeunes s’introduisent dans un établissement scolaire, s’en prennent à des élèves ou à l’administration.

On s’en émeut localement, puis on oublie. Tant qu’il n’y a pas de morts !

Ce qui s’est passé au lycée polyvalent Dupuy-de-Lôme de Brest est une illustration de cette violence ordinaire.
La presse révèle qu’une dizaine de personnes encagoulées et armées de battes de baseball se sont introduites, mercredi après-midi, pendant la récréation, sur un terrain de sport, à la recherche d’un élève.
Ce dernier, un élève de terminale d’origine albanaise, selon une information publiée dans Le Télégramme, devait se savoir menacé, puisqu’il a aussitôt sorti de son sac deux marteaux.
Une lycéenne de seconde a été blessée dans l’affrontement.
Un coup de feu a même été tiré, une douille a été retrouvée sur les lieux.
On imagine la panique.
Heureusement, un mercredi après-midi, les élèves sont moins nombreux. Un membre du personnel témoigne : « J’ai vu des lycéens courir dans tous les sens, vers le préau. J’ai aussi vu un garçon avec un marteau et un autre avec une batte de baseball. J’ai dit aux élèves d’aller dans le sens inverse des agresseurs. À un moment, j’ai croisé une jeune fille en crise de panique. Elle avait été frappée. » L’élève blessée a été prise en charge par l’infirmerie du lycée avant d’être admise aux urgences.
Elle aurait indiqué ne pas vouloir revenir dans l’établissement.
Quant au jeune Albanais, âgé de 18 ans, légèrement blessé, il aurait refusé de porter plainte.
Les autorités ne sont pas très loquaces.
Le rectorat indique que le lycée a déposé une plainte et qu’« un rappel a été fait auprès des élèves sur les règles de sécurité de l’établissement ».
Jeudi après-midi, la préfecture du Finistère faisait savoir que « l’enquête a permis d’identifier les suspects de ces violences » et que « ces personnes sont défavorablement connues des services », un euphémisme significatif.
Pour leur part, les parents d’élèves ne sont pas rassurés, tandis qu’un délégué du syndicat SUD Éducation déclare : « Faute de pouvoir prévenir ces agressions, il est de la responsabilité de l’Éducation nationale d’y remédier et d’accompagner les élèves dans une démarche de guérison […]. L’école doit être un sanctuaire, un lieu où les élèves doivent se sentir en totale sécurité. »
Ce qui reste un vœu pieux.
Il y a longtemps que l’école n’est plus un « sanctuaire » !
Et ce n’est pas la plainte du lycée ni la convocation de l’élève ciblé en conseil de discipline, pour ne pas avoir averti l’administration des menaces dont il faisait l’objet, qui amélioreront la situation. Force est de constater que, dans certains établissements, s’effectuent des règlements de comptes, souvent pour des questions de drogue.
Drogue qui atteint même les écoles.
Récemment, des parents d’une école de Seine-Saint-Denis ont formé une chaîne humaine pour protéger symboliquement leurs enfants du trafic de stupéfiants : en mai, un trafiquant s’était même introduit dans l’enceinte scolaire, où l’on avait trouvé du cannabis.

Il paraît qu’à la dernière rentrée, le lycée Dupuy-de-Lôme a perdu un poste de surveillant.
Mais ce ne sont pas quelques surveillants de plus qui permettraient de lutter efficacement contre des agresseurs déterminés.
C’est une politique de fermeté envers tous les délinquants et dealers, des sanctions exemplaires.
On n’en prend malheureusement pas le chemin !
Le gouvernement continue à mettre des pansements au cas par cas, mais ne s’attaque pas aux racines du mal.

Philippe Kerlouan

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