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dimanche 15 septembre 2019

Âge de départ à la retraite, montant des pensions… trois questions sur le régime spécial de la RATP


 
 
 
Tous les agents sous statut RATP, embauchés avant l’âge de 35 ans, soit environ 88 % des salariés, bénéficient de ce régime. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
 

 
Les acquis sociaux obtenus en 1948 par les agents de la RATP risquent de disparaître avec la réforme du système de retraites.
Ils savent leur statut en danger et comptent bien se battre pour le protéger.

Les employés de la RATP ont paralysé les transports parisiens ce vendredi pour protester contre le projet de réforme des retraites, qui vise à créer un système universel.
Et donc mettre fin à leur régime spécial.
Alors qu'Edouard Philippe s'étonnait encore jeudi soir des différences existant entre leurs conditions de départs à la retraite et celles d'un chauffeur de bus au Havre ou à Bordeaux, salariés sous le statut du régime général, les syndicats en grève refusent la notion de « privilèges ».
Il s'agit selon eux de simples « compensations » face à la pénibilité de leur travail (pollution, horaires décalés, travail le week-end…).
Mais de quels avantages bénéficient exactement les 42 500 agents de la société de transports francilienne ?
Et quels coûts cela représente-il pour l'Etat ?
Voici quelques chiffres, qui révèlent également la diversité des situations dans l'entreprise.
 

Quel âge de départ ?

En 2017, l'âge moyen de départ à la retraite était de 55,7 ans à la RATP, contre 59,2 ans dans les hôpitaux ou 63 ans pour le régime général, selon un rapport de la Cour des comptes publié en juillet. Mais au sein de l'entreprise, tous les agents ne partent pas au même âge.
Pour les métiers jugés pénibles (travail de nuit, efforts physiques importants, températures extrêmes, pollution souterraine…), des mesures abaissent l'âge d'ouverture des droits.
Par exemple, début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, un agent affecté aux travaux à 55 ans et 8 mois.
Un employé administratif, qui ne bénéficie pas de mesures particulières, pouvait lui partir à 60 ans et 8 mois.
Pour rappel, dans le privé, c'est 62 ans.

Mais dans les faits, ils sont moins de 4,8 % à la RATP à partir dès l'âge minimal car la durée de cotisations requises pour obtenir une retraite à taux plein s'est alignée au fur et à mesure des réformes sur celle des autres régimes, soit 41 ans.
Même si un jeu de « bonifications métier » permet encore de faire baisser la durée de cotisations, en moyenne de quatre ans.
« Un conducteur de bus par exemple part en moyenne à 56 ans à la retraite », précise par exemple Thierry Babec du syndicat Unsa.
Avec la réforme de 2010, l'âge de départ des agents de la RATP doit ainsi augmenter de deux ans progressivement.
Un relèvement démarré en 2017, qui doit s'achever en 2024.
 
Quelle pension ?
À l'heure actuelle, une pension complète à la RATP s'élève en moyenne à 3705 euros bruts par mois, contre 2206 pour les fonctionnaires civils, 1904 pour les agents hospitaliers, et 1605 au régime général.
Chez les conducteurs en particulier, elle se situe entre 3057 et 4125 euros.

 
En cas de carrière trop courte pour obtenir une retraite à taux plein, le système de décote est moins pénalisant que celui des fonctionnaires, relève la Cour des comptes.
En revanche, le minima de pension est inférieur à celui de la fonction publique (963 euros).
 
Âge de départ à la retraite, montant des pensions… trois questions sur le régime spécial de la RATP
 
D'après les estimations de plusieurs syndicats, le passage à un système de retraite universel engendrera mécaniquement une baisse des pensions, de l'ordre de plus de 500 euros nets mensuels pour un machiniste, par exemple.
Le Parisien a de son côté calculé qu'un conducteur de RER, qui peut espérer une retraite aux alentours de 2500 euros par mois en partant entre 55 et 57 ans, perdrait lui entre 20 et 30 % de sa pension si la réforme entrait en vigueur.

Quel coût ?
 
C'est une structure autonome, la Caisse de retraites du personnel de la RATP (CRP RATP), qui gère depuis 2005 les financements et verse les pensions de retraite.
Mais des fonds publics viennent en réalité compenser le déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre d'actifs de la RATP, qui cotisent pour financer les pensions.
 Fin 2017, il y avait environ 42 300 cotisants, alors qu'on comptait plus de 34 900 retraités et presque 11 100 pensions de réversion.
Au total, en 2017, les cotisations versées par les salariés et par l'entreprise ne représentaient que 41 % des ressources nécessaires.
La CRP-RATP a reçu 681 millions d'euros de dotation publique pour équilibrer la balance.
 

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