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jeudi 8 août 2019

Allemagne : un ancien général accuse Merkel de pratiquer une politique anti-allemande et rejoint l’AfD




"J'ai été horrifié que la politique allemande d'ouverture des frontières se poursuive si brutalement."

L'ancien général allemand Joachim Wundrak, trois étoiles, veut devenir maire de Hanovre pour l'AfD.

 Il accuse la chancelière allemande d'une politique "anti-allemande" visant à "dénationaliser" l'Allemagne.

Monsieur Wundrak, vous avez été membre de la CDU pendant six ans. Vous avez démissionné en 2014, pourquoi ?

J'ai déjà vu alors que la politique migratoire du gouvernement fédéral était complètement hors de contrôle et que la police fédérale était même empêchée de rétablir l'ordre.

Qu'avez-vous pensé quand la crise des réfugiés a éclaté un an plus tard ?

J'ai été horrifié que la politique allemande d'ouverture des frontières se poursuive aussi brutalement. Mais je n'ai pas rejoint l'AfD à l'époque.
J'espérais que la dissolution des frontières n'était pas un calcul politique.

Vous sous-entendez donc une perte délibérée de contrôle de la part du gouvernement ?

Je n'irais pas aussi loin : Bien sûr qu'elle ne voulait pas perdre le contrôle.
Mais elle l'a accepté avec sa politique.
En 2017, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu'elle ne voyait pas ce qu'elle aurait dû faire différemment.
En d'autres termes, rétrospectivement, elle n'a rien compris.
Quand j'ai entendu cela, j'ai décidé de rejoindre l'AfD.
Mais j'y ai bien réfléchi. Parce que je savais qu'il y avait des risques. [...]

L'AfD n'est pas particulièrement populaire auprès du personnel de commandement de la Bundeswehr.

L'AfD suscite certainement des réactions négatives chez certains officiers.
Mais la politique partisane n'est pas discutée pour des raisons de camaraderie, et je pense que c'est correct.
Pendant longtemps, j'ai également été d'avis que les officiers ne devraient pas s'engager dans la politique partisane.
 Le fait que j'ai quand même rejoint la CDU en 2008 est dû au glissement à gauche en Allemagne et finalement à l'affaire Ypsilanti.
J'avais le sentiment que je devais envoyer un signal clair.

Friedrich Merz, politicien de la CDU, a récemment déclaré dans une interview au journal "Bild" que son parti risque de perdre le soutien de la police et de l'armée. A-t-il raison ?

C'est certainement un problème pour la CDU/CSU.
L'AfD est le seul parti qui soutient pleinement la Bundeswehr [NDLR : l'armée allemande]. Cependant, l'appui de l'AfD dans les milieux policiers est susceptible d'être encore plus important que parmi les soldats.

Pour quelle raison?

Parce que les camarades de la police constatent tous les jours dans la rue les dérives de la politique allemande.
Ils se trouvent aux premiers rangs, au front.
"Lorsqu'on écoute les discours de l'AfD au Bundestag, je dois le dire : C'est du pur bon sens."
Hier, votre parti vous a désigné comme candidat aux élections municipales de Hanovre avec 98 % d'approbation.
Dans votre discours, vous avez décrit la liberté, la raison et la responsabilité comme des termes clés de votre vie.
L'AfD est-elle un parti raisonnable?
Oui. Mais savez-vous une certaine chose?
Personne ne lit notre programme.
Si vous le lisez, vous aurez une impression différente de ce parti.
Le programme AfD d'aujourd'hui s'inscrit dans le droit fil du programme CDU de 2003 et j'ai même juxtaposé les deux programmes une fois.
En écoutant les discours de l'AfD au Bundestag, je dois dire que c'est du pur bon sens.
[...]

Lors de votre première, vous avez déclaré que "beaucoup de choses ont dû mal fonctionner quand une grande partie du spectre de la gauche, y compris la chancelière d'un parti autrefois plutôt conservateur, se positionne comme anti-allemand ". Qu'entendez-vous par "anti-allemand" ?

Je veux parler de la tendance de l'Allemagne à s'éloigner de plus en plus de l'État-nation.
Madame Merkel a prêté serment sur l'Allemagne, mais elle a déjà du mal à parler d'un peuple allemand.
Elle préfère parler de "population".
Beaucoup de politiciens allemands ont du mal à s'engager pour leur propre nation.
Même la protection de leurs propres frontières n'est plus un objectif prioritaire.
L'Allemagne cède de plus en plus de souveraineté à l'UE, à la Banque centrale européenne et aux organisations supranationales.
Je ne pense pas que ce soit juste.
L'État-nation est la première forme d'organisation de l'Allemagne.
Là où les structures deviennent trop grandes, un esprit antidémocratique émerge rapidement.
[...]

(Traduction libre Schwarze Rose pour lesobservateurs.ch)

Nzz.ch

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