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lundi 1 juillet 2019

Nantes : 1 000 personnes manifestent pour la disparition de Steve, Castaner verrouille l’enquête




Crédit photo : Nantes Révoltée
Suite à la répression policière de la fête de la musique où de nombreuses personnes sont tombées à l'eau, Steve est toujours porté disparu. Tandis que Castaner verrouille l'enquête, exigeons la vérité !
lundi 1er juillet
Vendredi 21 juin dernier, à l’occasion de la fête de la musique à Nantes, se déroulait une soirée techno sur le Quai Wilson.

La soirée a été la scène d’une répression terrible.

Alors que les fêtards dansaient autour du sound system, autour de 4h30 du matin la police a chargé la foule, usant de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, mais aussi de tirs de LBD.
Cette violence de la part des forces de répression a déclenché un mouvement de foule, rendu confus par l’air empli de gaz lacrymogène.
Le quai n’étant pas muni de garde-corps, ce sont, selon les pompiers, 14 personnes qui sont tombées à l’eau.
Depuis cette nuit du 21 au 22 juin, Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans qui faisait partie des fêtards, est porté disparu.
Steve ne savait pas nager.
Ses proches racontent que quelques instants avant la charge policière, il se reposait à quelques mètres du quai.
À l’heure actuelle, il est toujours porté disparu.
Quelques jours après les faits et alors que les témoignages ont afflué sur la violence de la répression ce soir-là, Jérémie, qui était présent au moment des faits, expliquait à Presse Océan ce qui aurait motivé cette charge policière.
« Le DJ a remis une dernière musique. Pas du tout de la techno comme avant, mais une chanson antifa que tout le monde connaît. Tout le monde a chanté. » explique Jérémie.
C’est cela qui aurait déclenché la charge policière et d’autres témoins rapportent, selon Nantes révoltée, avoir entendu les policiers les traiter de « sale gaucho » pendant la charge.
 
 

Castaner verrouille l’enquête


La responsabilité de la police semble presque évidente dans la disparition de Steve.
Le ministre de l’intérieur Cristophe Castaner l’a lui-même reconnu : « Un jeune homme a disparu et peut-être est-ce lié à une opération, à une intervention de la police sur laquelle j’ai demandé des explications à la police des polices pour y voir plus clair », a-t-il déclaré.
Or, cette saisie de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », n’est en rien le gage d’une enquête qui irait jusqu’au bout et qui ferait toute la lumière sur l’affaire.
Au contraire, le journal Libération souligne qu’en saisissant seulement l’IGPN, « le ministère a, de fait, verrouillé les investigations ».
La raison ? L’IGPN est dans l’incapacité d’enquêter sur la préfecture et le rôle des acteurs à ce niveau.
Or, le préfet et l’autorité préfectorale ont un rôle important dans ce type d’opérations.
Ainsi, un ancien membre de l’Inspection générale de l’administration (IGA), seule autorité compétente pour enquêter sur l’action de la préfecture, déclare à Libération : « Faire l’impasse sur le volet préfectoral, ça conduit à une enquête tronquée, dans laquelle on cherche à mettre un plafond pour ne pas remonter trop haut, et éviter de mettre en cause les copains ».
Le quotidien note également que lors de la mort de Rémi Fraisse, manifestant écologiste à Sivens en 2014, le ministre de l’intérieur (à l’époque, Bernard Cazeneuve) s’était limité à une saisine de l’IGPN et de l’inspection de la gendarmerie, sans aucun contrôle du rôle du préfet.
Et dans le cas des nombreuses affaires de violences policières contre des Gilets jaunes, même chose : aucune enquête confiée à l’INantes ce samedi pour réclamer la véritéGA.
Où est Steve ? 1 000 manifestants à Nantes ce samedi pour réclamer la vérité

Samedi 29 juin, les proches de Steve appelaient à une marche pour le jeune homme mais aussi pour les « autres victimes qui ont subi la charge policière la nuit de la fête de la musique ».
Le défilé s’est déroulé en musique pour rendre hommage à Steve mais surtout pour exiger la réponse à cette question, posée par la banderole de tête : « Où est Steve ? ».
Les manifestants ont observé une minute de silence sur le quai Wilson, là où les policiers ont chargé une semaine auparavant, avant d’effectuer quelques derniers pas de danse en musique puis de disperser le cortège.
 
 
 
Face à cette potentielle nouvelle victime de la répression policière, qui s’ajoute aux milliers de blessés de sept mois de mobilisation des Gilets jaunes et des autres mouvements sociaux ainsi qu’aux victimes de violences policières dans les quartiers populaires, il faut exiger toute la lumière sur cette affaire.
La répression qu’ont subi les fêtards du Quai Wilson serait peut-être passée inaperçue sans le cas de Steve.
 Pourtant, elle est inacceptable, de même que toutes les violences policières, qui ne constituent pas des « bavures » isolées mais bien la colonne vertébrale d’un système répressif.

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