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mercredi 5 juin 2019

Les paquebots géants en Europe polluent l'air bien plus que les voitures, dénonce une ONG

 
 

Marseille arrive en huitième position des ports les plus pollués : les 57 bateaux qui y ont fait escale en 2017 ont rejeté 15 tonnes de SOx, soit près de quatre fois plus que tous les véhicules circulant en ville. - Boris Horvat-AFP

Selon une étude d'une ONG, les seuls navires géants du croisiériste Carnival ont émis en 2017, dans les mers européennes, 10 fois plus d’oxyde de soufre que les 260 millions de voitures du Vieux Continent.
 
Les ports de Barcelone, de Palma de Majorque et celui de Venise sont les plus pollués en Europe, Marseille étant à la 8e place.

L'ONG pointe particulièrement les émissions de polluants de la flotte du numéro un mondial de la croisière, Carnival Corporation.
Ses 47 paquebots présents en Europe ont émis en 2017 dix fois plus d’oxyde de soufre (SOx) que l’ensemble des 260 millions de véhicules du parc européen.

Son concurrent, le croisiériste Global Royal Caribbean Cruises se classe au deuxième rang des "pollueurs", émettant environ 4 fois plus de SOx que toutes les voitures européennes.

Les cinq pays d'Europe les plus pollués par les navires de croisière

 
L’Espagne et l'Italie sont les pays les plus exposés car certains de leurs ports sont des escales de prédilection sur les circuits maritimes des grands croisiéristes.
Barcelone, Palma de Majorque et Venise figurent parmi les ports les plus pollués en Europe, Marseille, premier port français du classement, se situant à la huitième place.
Après l'Espagne et l'Italie (cf infographie ci-dessus), la Grèce, la France et la Norvège sont, dans l'ordre, les autres pays en Europe les plus touchés par la pollution de l'air par les paquebots faisant escale sur leurs côtes.

"À Barcelone, Marseille et Hambourg, les navires de croisière accostant dans ces grandes villes ont émis 2 à 5 fois plus de SOx en 2017 que l’ensemble du parc de voitures de tourisme de ces villes au cours de la même année" expliquent les auteurs de l'étude.
Rien qu'à Marseille, les 57 bateaux qui ont fait escale dans la cité phocéenne en 2017 ont rejeté 15 tonnes de SOx, soit près de quatre fois plus que tous les véhicules circulant en ville.
C'est d'ailleurs dans la cité phocéenne que le croisiériste Carnival et le capitaine du paquebot l'Azura ont été condamnés en 2018 à 100.000 euros d'amende pour pollution de l'air, une première judiciaire en France.

La Méditerranée, victime de normes de pollution moins exigeantes

Pour réduire les émissions de polluants dans l'atmosphère par les navires de croisière, le rapport préconise que les ports méditerranéens bénéficient du dispositif de la zone d'émission contrôlée de souffre (Seca).
Cette réglementation ne s'applique que sur la mer Baltique et la Manche/mer du Nord, obligeant les navires croisant sur ces zones à utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne doit pas dépasser 0,1%.
L'ONG recommande aussi que la teneur en souffre exigée par la Seca soit drastiquement abaissée à 0,001%, norme actuellement applicable au transport routier.

Enfin, Transport & Environment demande aussi à l’Union européenne (UE)  de favoriser par une politique fiscale adéquate la transition vers des "ports à zéro émission".
L'enjeu consiste à développer l’électrification des quais pour que les paquebots amarrés puissent se brancher sur le réseau électrique plutôt qu'utiliser leurs moteurs pour s'alimenter en courant.

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