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samedi 22 juin 2019

General Electric. L’ancien conseiller de Macron, Hugh Bailey, est à la tête du plan de licenciement dévastateur

 
 
 
Georges Camac

samedi 1er juin
 
Depuis avril 2019, General Electric France a un nouveau directeur général. Et ce n’est pas n’importe qui, Hugh Bailey a été le conseiller d’Emmanuel Macron quand il était ministre de l’économie.
 
Un symbole fort à l’heure où la direction du groupe vient d’annoncer la suppression de plus de 1000 emplois.
 
C’est un petit monde qui se retrouve, à l’image de l’étalage de patrons et hauts cadres d’entreprises qui ont investi les rangs de LREM sous couvert d’ouverture à la « société civile ».
Encore une fois, l’affaire General Electric montre la proximité de Macron avec les exploiteurs sans scrupule.
En effet, le directeur général actuel de General Electric, Hugh Bailey, a été conseiller aux affaires industrielles et aux financements des exportations au sein du cabinet du ministre de l’Economie de septembre 2013 à septembre 2016.
Cette annonce a scandalisé à juste titre les syndicalistes de l’entreprise qui va connaitre un plan de licenciement massif.
« C’est celui qui va gérer les élus et faire l’interface avec Macron. Il concrétise ce qui nous choque énormément et qui symbolise l’intérêt partisan du Président : la validation de chacune des étapes du plan GE en faveur des seuls actionnaires » dénonce ainsi Laurent Santoire (CGT) délégué syndical central pour la société Alstom Power system (ex activités énergie d’Alstom).
Pour certains, cela expliquerait même le calendrier choisi par l’entreprise, qui a attendu la fin des élections européennes à risque pour Macron pour annoncer son plan de licenciement.
Un salarié de l’entreprise, cité par Le Monde exprime sa colère : « Je n’ai plus du tout confiance, ni dans les manageurs de GE ni dans les responsables politiques français ». « Larry Culp, PDG de GE, est venu en France début 2019. On sait que le président de la République, Emmanuel Macron, lui a demandé de ne pas dévoiler le plan social avant les élections européennes [du 26 mai]. Comme Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, il était parfaitement au courant de ce qui se tramait ! »
Un scénario pour le moins crédible puisque le plan de licenciement a été « murement réfléchi » selon les déclarations même de la direction.
Elles sont en tout cas totalement contraires aux engagements qu’avait pris General Electric quelques années auparavant.
Ceux-ci faisaient miroiter la création de 1000 postes et Mark Hutchinson, ancien président de GE Europe (2014-2017), se permettait même de dire : « je le répète, chez GE, nous sommes particulièrement attachés au respect des engagements que nous prenons et nous tenons nos promesses ».
Or, ces promesses n’étaient pas sans lien avec le rachat en 2015 de la branche énergie d’Alstom par le groupe General Electric, un rachat soit dit en passant piloté par… Hugh Bailey en personne.
Si l’Etat fait valoir que le site de Belfort, au cœur du plan de licenciement actuel, appartenait déjà à GE, il n’en reste pas moins que ces annonces ont permis de construire une opinion publique pour faciliter la transaction avec Alstom.
Pour ne pas avoir rempli ses obligations, GE devra s’acquitter de la somme de 50 millions d’euros.
Il s’agit pour le groupe américain d’une somme dérisoire, lui qui affiche un chiffre d’affaires flirtant avec les 100 milliards d’euros.
L’intersyndicale regroupant la CFE-CGC, la CGT et SUD a d’ores et déjà annoncé son intention d’opposer un plan de bataille face à cette annonce dévastatrice.
Face à la bande organisée du grand patronat et d’un gouvernement au service des plus riches, les salariés devront compter sur leurs propres forces pour faire face à cette nouvelle attaque.
 
Crédit photo : AFP/Frederick Florin
 

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