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samedi 25 mai 2019

Unef, Cran, voile à l’école… : je m’en souviendrai avant d’aller voter dimanche



Aurélien Taché et Nathalie Loiseau (LREM), mai 2019. ©Francois Mori/AP/SIPA /  
Des proches du gouvernement viennent encore de s'en prendre à la laïcité

Grâce à Aurélien Taché, qui vient à nouveau de s’illustrer sur la question du voile à l’école, je me suis souvenu de toutes les offenses faites, ces derniers mois, à la laïcité. Dans l’isoloir, je n’oublierai pas.


Alors que le Sénat a voté l’amendement des Républicains (LR) instaurant l’obligation pour les parents accompagnant des sorties scolaires d’adopter une tenue neutre sur le plan religieux, le député LREM Aurélien Taché s’est une nouvelle fois fait le porte-voix d’une incompréhension totale des enjeux, ou d’une extraordinaire mauvaise foi (l’un n’empêchant d’ailleurs pas l’autre).



Et le gouvernement s’est encore distingué par sa pusillanimité, du moins face aux véritables ennemis de la République.
Ce n’est, tristement, que la suite logique d’autres cas, qu’il n’est pas inutile de rappeler.

Le voile n’est pas un costume folklorique

Cette nouvelle polémique autour du voile islamique oblige néanmoins d’abord à redire, encore et encore, certaines choses simples.

Car, alors que la loi s’applique à toutes les marques d’appartenance religieuse, c’est bien ce voile qui fait débat : aucun bouddhiste ne se prétend exclu de la vie scolaire en raison des lois françaises et, comme par hasard, les robes safrans des moines ne servent d’étendard à aucun de nos ennemis, et ne sont associées aux convictions d’aucun terroriste ayant frappé sur notre sol.
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Non, le voile n’est pas un vêtement comme les autres, et son port ne saurait rentrer dans le cadre du « droit de m’habiller comme je veux », n’en déplaise à trop d’élus et de responsables de la majorité actuelle.
Non, le voile n’est pas un costume folklorique, et le prétendre serait d’ailleurs faire injure à beaucoup de celles qui choisissent de le porter.
Pour certaines générations, certes, il s’agit avant tout d’une coutume, sans la moindre intention provocatrice ou revendicative.
Mais ce n’est pas vrai des jeunes femmes, des jeunes mères qui l’arborent.
Leur génération connaît parfaitement la signification moderne du voile, signe d’une adhésion affichée à une vision de l’islam refusant catégoriquement l’égalité des droits entre hommes et femmes, et les égales dignité, liberté et responsabilité des deux sexes.

Pour Aurélien Taché, la loi ne doit pas être la même pour tout le monde

On peut déplorer que le voile soit ainsi devenu un marqueur du communautarisme et de l’islamisme, mais il faut bien en prendre acte.
Le port ostentatoire de l’emblème d’une idéologie opposée à certaines des valeurs fondamentales de la République n’a pas sa place dans l’école de la République.
Sa banalisation, que certains appellent manifestement de leurs vœux, ne lui ôterait pas sa signification idéologique, mais au contraire normaliserait l’adhésion militante à cette idéologie.
Qu’elle soit religieuse et que l’emblème se prétende traditionnel ne change rien à l’affaire : si je demandais à accompagner une sortie scolaire en portant un t-shirt affichant que « la parole d’une femme vaut la moitié de celle d’un homme », qu’ « il est interdit de changer de religion », ou autres joyeusetés, j’ose espérer que le corps enseignant aurait la lucidité et le courage de m’éconduire.
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Lucidité. Aurélien Taché a écrit que la décision du Sénat était une discrimination envers les mères de famille musulmanes, et une stigmatisation.
Ne voit-il pas que de tels propos reposent sur une double monstruosité ?
Ils affirment que vouloir que la loi soit la même pour tous, y compris les musulmans, serait discriminatoire.
Comme si l’islam était par nature en droit de bénéficier de dérogations spéciales !
Et ils cautionnent l’équivalence entre femme musulmane et femme voilée, comme si toute musulmane était par nature nécessairement voilée, et par nature incapable d’ôter publiquement son voile !

La contre-République en marche

Aurélien Taché ne sait-il donc pas que la foi n’a rien à voir avec l’obsession pour l’affichage ostentatoire de la croyance ?
Ne comprend-il pas qu’il y a des centaines, des milliers de musulmanes à la foi profonde qui ne portent pas le voile, et ne toléreraient pas que quiconque prétende le leur imposer ?
Ou qui le portent parfois, et parfois ne le portent pas, et n’accepteraient jamais que quiconque ose les taxer pour cela d’impudicité ou d’indécence, alors qu’elles ont justement, ici, la décence et la pudeur de respecter l’art de vivre du pays qu’elles habitent, et l’attachement de ce pays aux droits qu’il leur garantit ?
Voilà un député d’une République se voulant « en marche » – vers où, d’ailleurs ? – qui cautionne comme une évidence implicite l’un des carcans que les islamistes tentent d’imposer partout, et contre lequel tant de femmes dans le monde se battent avec un courage admirable !
Courage, justement.
Il en faut, pour dénoncer les véritables obscurantismes malgré la fausse tolérance et les vraies assignations communautaristes du « politiquement correct ».
Il en faut, pour affronter ceux qui sapent les fondements du pacte républicain et démocratique, et tenir tête à leurs soutiens, qu’ils soient complices ou naïfs.
Il en faut, pour prétendre dignement diriger ou représenter un pays, un peuple, une nation.
Et que voyons-nous ?

Les lâchetés de La République en Marche

Un syndicat étudiant gangrené par l’indigénisme empoisonne nos universités, œuvre à remplacer l’universalisme par le communautarisme, la recherche de la vérité par l’idéologie, la liberté d’expression par la censure.
L’Unef s’est-il vu retirer ses subventions et prébendes ? Non.
Une association dont le nom même est une discrimination ethnique soutient des nervis qui empêchent par la force une pièce de théâtre millénaire et humaniste, dans la plus pure tradition des milices fascistes.
Le Cran est-il dissout ? Non.
Une internationale islamiste, dont les statuts montrent publiquement la volonté hégémonique, a la mainmise sur une grande part des instances officielles de l’islam en France, et prend de fait en otages des milliers de nos concitoyens musulmans.
Et lorsque des voix s’élèvent pour dénoncer les Frères musulmans pour ce qu’ils sont, et demander que leurs ramifications soient interdites dans notre pays, le gouvernement passe-t-il aux actes ? Non.
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Pire, comme si à leurs yeux l’appel à lutter contre le totalitarisme le plus dangereux de notre temps n’était pas au moins digne d’un bref accusé de réception, Emmanuel Macron et les siens n’ont même pas pris la peine de répondre à la proposition de Lydia Guirous – qui elle, en revanche, a le courage de regarder la vérité en face et de se dresser contre l’ennemi.

Je pourrais continuer la liste, hélas, mais il me semble que la conclusion s’impose.

Et quand je serai dans l’isoloir dimanche, je saurai m’en souvenir.

causeur

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