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dimanche 5 mai 2019

Bellamydolatrie

 
 
 



Chers amis de Sens commun (si si, il m’en reste quelques-uns !),

La nomination de François-Xavier Bellamy à la tête de la liste LR pour les européennes a déclenché chez vous une sorte d’hystérie idolâtre qui, je dois bien le dire, me laisse perplexe…

Soyons clair, je ne suis pas Bellamyhophobe.
C’est un garçon d’allure fort sympathique, un philosophe remarquable dont le dernier ouvrage sur l’éloge du temps long est une petite pépite.
Mais la philosophie et la politique sont deux univers un peu (excusez-moi du peu) différents.
Cette désignation, poussée par notre ami Wauquiez, est en réalité une arnaque, une grande imposture, une opération d’enfumage dont François-Xavier Bellamy est le principal protagoniste.
François-Xavier Bellamy a été choisi comme tête de gondole de cette grande opération marketing destinée à rassurer le bon bourgeois catho qui a besoin de sauver les apparences lorsqu’il vote (ça compte un peu, m’dame).
Je m’explique.
La droite dite « républicaine », comprenez non populiste (vous comprenez ? Moi, j’ai du mal), est au pouvoir depuis trente ans avec les bienfaits que l’on connaît.
Laurent Wauquiez, qui a repris le parti et dont Macron a vampirisé une partie de l’électorat (et pour cause, ils ont globalement le même programme), a trouvé son coup de com’ politique, son nouveau porte drapeau : François-Xavier Bellamy.
Le bourgeois est rassuré, son combat politique est le bon : au diable les Pecresse et autres Geoffroy Didier, au diable le bilan politique (de Giscard, Veil à Sarko…).
Le choix de François-Xavier Bellamy est purement électoraliste.
Une bonne opération marketing, pour faire simple.
Wauquiez s’est d’ailleurs bien gardé d’ouvrir des places à d’autres élus Sens commun.
Il ne s’agit pas de changer la ligne politique du parti mais de permettre à un électorat de sauver la face.
Cette nomination a, en outre, permis de mettre à bas la liste des Amoureux de la France, Nicolas Dupont-Aignan ayant compris que le petit Poisson ne lui sera plus d’aucune utilité (là, on nage en pleine tambouille politicienne).
Dans cette affaire, il y a un cocu.
Ce n’est pas, comme on pourrait le penser, le bon-catho-bourgeois-bon-teint car, dans les faits, depuis trente ans, la politique libérale-libertaire lui convient assez bien, du moment que le porte-étendard de cette politique est présentable (façon Fillon/François-Xavier Bellamy… le gendre idéal, quoi !).
Il faut rester propre sur soi…

Non, le cocu, dans cette histoire, c’est le pouilleux, le reclus de la France périphérique, celui qui vote FN, qui va sur les ronds-points, qui profite des bienfaits du multiculturalisme et de l’islamisation rampante.

Lui, il n’en peut plus et tout le monde s’en fout.

Comme vous l’avez compris, j’suis pas trop Charlie et j’suis pas trop Bellamy.

J’suis plus Bardella, Salvini ou Orbán que Macron ou Merkel.

À bientôt.

Louis Lefort

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