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mardi 21 mai 2019

Après les chemises brunes, voici l’Anschluß… Qui dit mieux ?





Faute d’arguments susceptibles d’entraîner les foules, les listes pro-européennes ont trouvé un moyen qu’ils croient imparable pour déconsidérer leurs adversaires : c’est le retour des années 30 !

Le nazisme est à nos portes !

Macron s’était déjà dit frappé par la ressemblance avec la période de l’entre-deux-guerres. Nathalie Loiseau, dans sa campagne qui ne décolle pas, imite la voix de son maître.
C’est, aujourd’hui, le tour de Benoît Hamon, tête de liste du Printemps européen, qui associe la montée des partis populistes en Europe à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie.
Un journaliste de France Inter remarquant qu’il y va « un peu fort », le candidat à la présidentielle qui a réduit le PS à la portion congrue (le bilan de François Hollande et la désertion de nombreux socialistes aidant) se justifie, en insistant encore, comme si la répétition d’énormités leur donnait plus de légitimité : « Il y a, aujourd’hui, une domination de la pensée nationaliste, xénophobe, jusqu’à ce que je considère être une forme d’Anschluß de la droite identitaire sur la démocratie chrétienne, sur les questions de libertés publiques, d’immigration. »
Il a tout de même concédé qu’« Orbán n’est pas Macron ».
Il aurait pu ajouter, pour rester dans le registre de l’entre-deux-guerres, qu’ils incarnent en commun l’esprit munichois.
Partisans l’un et l’autre de plus d’Europe, s’abstenant de dénoncer les dangers d’une politique migratoire débridée et d’un multiculturalisme censé être enrichissant, ils se présentent comme un rempart alors qu’ils se soumettent.
Eux qui aiment tant mettre au pilori les complotistes, ils n’hésitent pas à inventer des complots.
Voilà Marine Le Pen devenue « représentante de Poutine », à moins qu’elle ne soit un agent de Trump.
« Il y a, aujourd’hui, une internationale de l’extrême droite, puissante et conquérante […] Mais de Poutine à Bannon, Marine Le Pen se fait la ventriloque de cette internationale xénophobe », a tweeté Benoît Hamon, qui ne fait pas dans la dentelle.
Ces excès de langage, aussi bien dans la majorité que dans l’opposition, ont pour objectif principal de discréditer la liste du Rassemblement national, que les sondages placent en tête.
Mais cette stratégie risque fort de se retourner contre ses auteurs.
En procédant ainsi, Macron comme Hamon prennent les Français pour des imbéciles qu’on peut abuser facilement.
Pas surprenant de la part d’un Président qui a montré, en de nombreuses occasions, son mépris du peuple.
Plus étonnant de la part d’un homme de gauche.
Faire sans cesse référence aux années 30, à l’Anschluß, au péril de l’extrême droite identitaire ne convainc que d’une chose : leur incapacité à trouver des arguments pour défendre leur cause.
Quand Emmanuel Macron, suivi de Nathalie Loiseau, qui doit être de l’espèce des perroquets, fustige le bilan politique du Rassemblement national en Europe en déclarant que « sur tout un tas de sujets, leur bilan est une catastrophe », comme si le RN avait dirigé l’Europe pendant cinq ans, quand Édouard Philippe, se prenant pour un chevalier du Moyen Âge, court sus à l’ennemi qui veut « casser le périmètre européen » au cri de « Hauts les cœurs ! », quand Benoît Hamon se lance dans le même genre d’hyperboles, on se dit que tous doivent être en bien mauvaise posture pour se livrer à de tels propos.

Force est de constater qu’en croyant se rehausser, ils tombent plus bas que terre.

Philippe Kerlouan

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