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samedi 23 mars 2019

Il y a 57 ans, le 26 mars 1962, l'armée française tirait sur la population française

Rue d’Isly, le 26 mars 1962 : “Halte au feu ! Mon lieutenant, un peu d’énergie, mon Dieu ! Halte au feu !”
 
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Rue d’Isly, le 26 mars 1962 : “Halte au feu ! Mon lieutenant, un peu d’énergie, mon Dieu ! Halte au feu !”
 
Après la décision d’engager la force Sentinelle pour l’acte 19 des gilets jaunes, beaucoup de commentateurs et spécialistes des affaires militaires ont affirmé sur les ondes que la dernière fois où l’armée française avait été engagée en maintien de l’ordre contre la population française remontait aux grèves de décembre 1947.
 
Non, c’était il y a seulement 57 ans.
 
C’est oublier un terrible drame qui a fait près de 80 morts et environ 200 blessés lorsque qu’une section de tirailleurs a ouvert le feu contre des citoyens français à Alger, rue d’Isly, le 26 mars 1962. Cette amnésie est assez surprenante d’autant plus que l’anniversaire de ce drame sera célébré la semaine prochaine en toute discrétion par des associations de Pieds Noirs.
Mais les Pieds Noirs n’étaient-ils pas les oubliés, les laissés pour compte de l’époque (surtout après leur arrivée en métropole où ils furent parqués dans des camps de concentration) un peu comme les gilets jaunes d’aujourd’hui ?

La fusillade de la rue d’Isly, appelée aussi le massacre de la rue d’Isly (aujourd’hui rue Larbi Ben M’Hidi), a eu lieu le  devant la Grande Poste de la rue d’Isly à Alger, département d’Alger.
Ce jour-là une manifestation de citoyens français, civils non armés, partisans du maintien du statu quo de l’Algérie française, décidée à forcer les barrages des forces de l’ordre qui fouillaient le quartier de Bab El-Oued en état de siège à la suite du meurtre de six appelés du contingent par l’OAS, se heurta à un barrage tenu par l’armée française qui mitrailla la foule. Le bilan est de 80 morts et 200 blessés. C’est un des derniers exemples de guerre civile entre Français. C’est selon l’historien Benjamin Stora un des exemples les plus marquants de la censure pratiquée pendant la guerre d’Algérie. Le gouvernement français n’a jamais reconnu sa responsabilité.
 

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