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vendredi 8 mars 2019

Attaque islamiste de Condé-sur-Sarthe : Mme Belloubet, qu’en est-il des nombreuses zones d’ombre ?

 
 

 
Dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), près d’Alençon, un détenu et sa compagne ont blessé grièvement deux surveillants au visage et au thorax.

Après dix heures d’atermoiement, le RAID a donné l’assaut, blessant légèrement Michaël Chiolo ; sa compagne, elle, a succombé à ses blessures. Au lendemain de cette agression qualifiée de « terroriste » par Nicole Belloubet, de nombreuses zones d’ombre persistent.
Depuis quand une femme « entièrement voilée », selon Le Figaro, peut-elle se promener dans un espace carcéral ?
La France a été le premier pays européen à interdire le voile intégral en 2010 dans l’espace public (notamment à cause de la dissimulation du visage).
Dans ces conditions, pourquoi Hanane Aboulhana était-elle entièrement voilée ?
Pourquoi l’agresseur n’était-il pas placé dans une unité pour détenus radicalisés ?
Si Michaël Chiolo purgeait une peine de trente ans de réclusion criminelle pour « arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme », il avait aussi été condamné à un an d’emprisonnement pour avoir demandé à ses codétenus de « rejouer » l’attaque du Bataclan dans la cour de la maison d’arrêt. En outre, il a revendiqué son acte en mémoire de la mort de Chérif Chekatt, l’auteur de l’attentat de Strasbourg qu’il avait connu en prison et avec lequel il était en relation. Pourquoi, dans ces conditions, attendre le printemps pour le placer dans une telle unité ?
Comment deux couteaux ont-ils pu entrer dans l’établissement ?
Certes, ceux-ci étaient en céramique et, donc, non détectables par le portique qui mesure la masse métallique.
Mais pourquoi ne pas procéder à une palpation ?
Est-ce parce que la France, en 2011, avait été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour fouilles intégrales systématiques non justifiées ?
Pourquoi Michaël Chiolo avait droit à un week-end en unité de vie avec sa compagne ?
Depuis 2003, l’établissement pénitencier, comme cinquante autres, était équipé d’unités de vie familiale (UVF).
Comment ce « radicalisé » a-t-il pu passer, plusieurs fois, de nombreuses heures avec son épouse dans ces unités où il a pu, en toute quiétude, préparer sans témoin son agression.
Pourquoi les surveillants agressés n’étaient-ils pas armés ?
Est-il exact que ceux-ci n’ont droit qu’aux matraque, lacrymogène et sifflet ?
Eux n’ont pas le droit aux LBD 40, pourtant vital…
Enfin, Christophe Castaner a salué « le courage, le sang-froid et le professionnalisme du RAID ». Pourquoi cette unité a-t-elle attendu dix heures pour donner l’assaut et tiré d’aussi nombreux coups de feu contre une épouse et un mari qui n’étaient armés que de couteaux ?
Est-ce parce que la femme disait détenir une ceinture d’explosifs ?
Mais, alors, pourquoi cette dernière n’a pas été détectée ?

Madame le Garde des Sceaux, les Français ont droit à des réponses sans langue de bois à ces questions restées pour l’instant en suspens.

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