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mardi 27 novembre 2018

Une France de toutes les couleurs ? Non ! Macron la repeint en gris-vert !

             
                                                                           
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La France mondialisée, alignée, soumise, méconnaissable, était conviée au Vendredi noir, claironné en anglais Black Freday, afin que les Français, en bons colonisés, participent à un rite consumériste américain.
 

Finalement, c’est le samedi qui s’est paradoxalement noirci au propre comme au figuré, avec la deuxième mobilisation des « gilets jaunes ».
Fumées des feux allumés sur les Champs Elysées, gaz lacrymogène, et présence policière massive, c’était noir, ou bleu sombre.
Assez piteusement, le ministre de l’Intérieur et ses comparses ont pointé une opération montée par l’ultra-droite, et ses casseurs, accusé la Présidente du Rassemblement National d’en être l’instigatrice à cause d’un tweet, et enfin reniflé la peste brune du nazisme, tapie dans l’ombre du mouvement protestataire.
Cette tentative particulièrement médiocre de circonscrire politiquement la révolte, en la reléguant dans un espace unanimement maudit, a fait long feu.
Les jeunes Damien et Cyril, condamnés par la 23e Chambre en comparution immédiate, gagnent l’un 500, l’autre 900 euros par mois.
Ils vivent chichement, n’ont aucune appartenance politique et ont été accusés de lancer des pavés. Qu’un ministre du budget qui n’imagine pas un restaurant à moins de cent euros, sans le vin, les traite de nazis, soulève le coeur.
Quant au Superbenalla de la place Beauvau, il porte aujourd’hui une lourde responsabilité dans les débordements de samedi.

L’exploitation politicienne vient en effet signer une manoeuvre qui a consisté à laisser pénétrer des casseurs au milieu des gilets jaunes autour de la Place de l’Etoile.

Les images des violences policières commises sur des personnes âgées et visiblement inoffensives sont calamiteuses pour l’idée que les Français se font de leur police qui a besoin de leur soutien lorsqu’elle accomplit correctement sa vraie mission, qui est de combattre la délinquance et le crime, dans les quartiers perdus par la République, contre les terroristes, ou les Black-blocs.

Il est consternant de voir les forces de l’ordre moins entreprenantes contre des casseurs qui leur lancent des cocktails Molotov que contre des couples de retraités.
Thierry-Paul Valette, coordinateur des gilets-jaunes à Paris, faisait le récit de la journée avec une remontée bon-enfant de la rue de Rivoli gâchée à l’arrivée sur les Champs dans le traquenard tendu sournoisement par l’apparent laisser-faire de la police, pourtant suffisamment nombreuse pour contrôler et filtrer.
Partout ailleurs en France, 100 000 manifestants, au bas mot, ont organisé plus d’un millier et demi de marches, de barrages filtrants, d’opérations « escargot » ou « péage gratuit », la plupart sans incident.
La tentative de discrédit ayant échoué, on attendait beaucoup de la prise de parole de M. Macron, ce matin, alors que de plus en plus de manifestants demandent sa démission à haute voix.
Il s’est contenté de peindre la France en gris pour exprimer sa compassion pour les  » citoyens les plus fragiles », « les travailleurs les plus modestes », n’hésitant pas à s’émouvoir sur le sort des enfants qui respirent mal dans des passoires thermiques.
Cette habile transition énergétique lui permettait de donner un grand coup de vert sur la façade de sa politique : on ne peut être pour l’écologie et contre les taxes.
Le premier impératif est de se désintoxiquer des énergies fossiles, pour les déplacements, pour le chauffage.
Il n’y aura plus d’inégalité devant la transition énergétique.
Il n’y aura plus de centrales au charbon.
Il n’aura plus que de la géothermie, de la biomasse, de l’éolien, du solaire et de l’hydraulique, et un peu de nucléaire, mais moins.
On avait cru que le Président s’adressait aux Gilets jaunes, et en fait, il parlait aux Verts.
Pas seulement d’ailleurs, car il éprouva le besoin d’insister sur le devoir patriotique d’échapper à la dépendance étrangère à laquelle nous  soumettent ces maudites énergies fossiles.
Il parla ensuite de stratégie européenne intégrée.
Voulait-il parler d’un alignement des Européens sur ce projet ?
Voulait-il dire que les Allemands nous achèteraient une électricité produite chez nous par des centrales nucléaires dont ils ne veulent pas chez eux afin de ralentir les centrales à la lignite allemandes dont les nuages ne s’arrêtent pas à la frontière ?
Ni les limites de l’action du vent ou du soleil, ni les choix antagonistes des Européens, ne donnent en effet beaucoup de crédit au discours présidentiel.
Redescendant sur terre, M. Macron, concéda que la colère des Français dépassait la question du coût des carburants, pour révéler un problème de consentement à l’impôt, notamment de ceux dont la vie est bloquée, empêchée par les taxes et les normes, ceux que préoccupe davantage la fin du mois que la fin du monde.
Après cette commisération dont l’authenticité chez un énarque n’est pas le moins du monde douteuse, le Chef de l’Etat rappela que cela durait depuis des décennies, et que les Français, ces simples d’esprit,  voulaient à la fois payer moins d’impôts et avoir un meilleur service public.
D’ici quelques mois, on pourra apporter des réponses grâce à la réflexion commune : moins d’impôts, un meilleur service public, une énergie décarbonée…

Pour l’instant, il s’agit de changer de méthode.
Personne n’y avait pensé ! 

Evidemment tous ceux qui attendaient des solutions concrètes et un moratoire sur les taxes en ont été pour leurs frais.

Les Gilets jaunes peints en vert ont le sentiment d’être marron !

christianvanneste.fr

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