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mercredi 28 novembre 2018

La mobilisation est générale, par Francis Bergeron


                       
  
De la taxe sur les carburants à la folie des éoliennes

C’est l’augmentation perpétuelle de la taxe sur les carburants qui a mis en marche cette extraordinaire révolte sociale des Gilets jaunes.
Le gouvernement vient d’annoncer qu’il renonçait aux péages urbains et à la nouvelle taxe poids lourds, ce qui est une première victoire.
Mais la colère ne retombera que s’il est mis un terme à l’inflation des taxes sur les carburants.
Déjà, le Sénat vient de voter un gel de la hausse des taxes.
Bruno Retailleau, le chef des Républicains au Sénat, préconise que le projet de budget 2019 soit construit sans les augmentations de ces taxes.
Ce vote sera-t-il vu comme une porte de sortie possible à la crise ?
Alors que le prix du pétrole est fortement en baisse, le fait que le prix à la pompe, lui, continue à augmenter, rend hystériques les Français.
Retailleau expliquait dimanche qu’il faut « sortir de l’écologie idéologique, qui est un gauchisme, et de l’écologie médiatique que Nicolas Hulot incarne ».
Si Macron cède sur ce point, son schéma de « transition écologique » aura du plomb dans l’aile.
Et c’est toute sa stratégie d’occupation de l’espace politique de l’écologie qui sera remise en cause. L’aile gauche du conglomérat « En marche » risque alors d’aller marcher… dans une autre direction.

« Peste brune » sur les plateaux du Limousin ?

Mais s’amorce déjà une seconde vague de contestation, plus rurale, tout aussi déterminée, concernant cette fois les implantations d’éoliennes.
La colère contre les éoliennes prend en effet un virage radical.
Et les Darmanin et autres Castaner auront beau chercher, ils trouveront encore moins de traces de « peste brune » sur les plateaux du Limousin que sur les Champs-Elysées.
La radicalité, ce sont d’abord les très nombreuses associations qui sont en train de se fédérer, ces « vents de colère » qui soufflent sur les campagnes et créent de nouvelles solidarités rurales.
Mais jusqu’à ce jour, les manifestations anti-éoliennes, si elles attirent du monde, ne font pas la une des journaux, y compris de la presse de province.
Le second symptôme d’une radicalisation contre l’écologie idéologique, ce sont les sabotages d’éoliennes.
Une liste impressionnante a été mise en ligne, qui montre que de nombreuses éoliennes ont été prises pour cibles et sont à présent à l’arrêt.
L’information est pour l’instant mise sous le boisseau pour éviter les phénomènes de contagion.
Qui sont les saboteurs ?
Des gaucho-écolos ?
Impossible, puisque ces éoliennes, ce sont eux qui les voulaient ; elles font partie du plan de transition énergétique.
Des « pestes brunes » ?
Ils auraient alors une capacité de dissimulation extraordinaire !
Non, les anti-éoliennes sont tout simplement ceux qui habitent à proximité des éoliennes.
Ils ont pris conscience du préjudice esthétique, du saccage des paysages, ils découvrent le bruit, les conséquences sur l’équilibre écologique, précisément.
Or les éoliennes de seconde génération sont en train d’arriver.
Elles mesurent 150, 200 mètres de haut.
Chacune d’elles nécessite une emprise au sol de 300 ou 400 mètres carrés.
On ne peut pas les fixer sur les anciens emplacements. 1 000 ou 1 500 tonnes de béton et de structures métalliques doivent être coulées dans le sol.
 Ce sont donc des milliers d’énormes blocs bétonnés qui truffent peu à peu nos champs et nos collines, faisant s’effondrer l’immobilier local.

La fin des éoliennes ?
Ce serait aussi la fin de la COP 21, de la transition énergétique, de la dictature de l’écologiquement correct.
C’est le combat de demain des Gilets jaunes ruraux.

Francis Bergeron
 
Article paru dans Présent daté du 27 novembre 2018

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