Le billet de Patrick Parment
Ce n’est pas parce que je ne suis pas enseignant que je devrais fermer ma gueule et ne pas dire ce que je pense de notre système éducatif qui se barre en sucette.
Je suis de la génération du « baby boom » d’après guerre.
J’ai fait mes classes dans l’enseignement public et je n’ai qu’à m’en louer alors que les réformes commençaient à se faire jour qui vont contribuer à la déliquescence du système.
Dans mon souvenir, nos profs d’alors (années 1950/60) étaient d’abord d’honnêtes citoyens/enseignants et la politique n’avait pas encore infesté les couloirs de nos lycées.
Je dirai même que la politique était clairement prohibée.
Mais il est vrai que ce ministère, sous la IVe République, n’a pas su anticiper le boom démographique qui aboutira à mai 68 et au foutoir qui s’ensuivra.
Il faut remonter en aval.
Pour mieux comprendre.
Notamment à la loi inspirée par Langevin-Wallon élaborée dès 1944 sous l’égide du gaulliste René Capitant.
Une fois de plus est attesté la grande collusion entre gaullistes et communistes puisque nos deux lascars étaient deux bolchos de la meilleure eau.
Au sortir de la guerre, la droite de l’époque, c’est la démocratie chrétienne.
La droite idéologique ayant été décapitée à la Libération pour les raisons que l’on connaît.
Or, cette démocratie chrétienne (MRP) n’était pas en mesure de s’opposer à ce qu’il convient d’appeler la gauchisation de notre système éducatif et sur laquelle se garderont bien de revenir les gaullistes.
D’ailleurs, l’Education nationale De Gaulle s’en fout.
Toutefois, c’est à partir de 1968 que l’enseignement se politisera au grand jour sous l’œil amorphe d’un Giscard d’Estaing qui n’a rien compris des enjeux.
Passons sur les années Mitterrand, Chirac, Sarkozy et aujourd’hui Macron qui ne savent par quel bout prendre ce Radeau de la Méduse.
Tout ça pour dire que les profs sont aussi responsables de ce qui leur arrive aujourd’hui, avec leurs thèses égalitaires et leurs utopies pédagogiques socialisantes.
Ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis.
Des profs aujourd’hui perdus, pour la plupart incultes (c’est la grande nouveauté), incapables de considérer qu’un enseignement, c’est d’abord l’expression d’une longue mémoire.
Pour ne rien arranger, ils ont en face d’eux un panel racial étendu à la terre entière et aux racines culturelles incompatibles avec les nôtres.
Ce souk éducatif est à la mesure de l’idéologie dominante, celle des droits de l’homme, cette cigüe mentale.
Mieux encore, c’est dans les bonnes écoles chrétiennes que l’on accepte toute une frange de la musulmanerie qui refuse le chaos de l’école publique.
On croit rêver.
Le plus grave dans tout ce foutoir, où Blanquer va perdre les cheveux qu’il n’a déjà plus, c’est que ça participe de la désintégration de la nation française que la IIIe République avait naïvement imagée en la personne de Jeanne d’Arc et de Vercingétorix.
Car une nation n’existe que sur une histoire partagée par tous et qui puise ses racines dans l’enseignement.
On est loin du compte.
On assiste aujourd’hui à un enseignement de classe avec d’un côté la France d’en haut, de l’autre celle d’en bas.
Cela ne suffit pas à faire une nation.
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