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mardi 2 octobre 2018

La démission refusée de Gérard Collomb : du Grand-Guignol ?

 
 

 
Le Figaro vient de le révéler : Gérard Collomb a présenté, ce lundi 1er octobre, sa démission mais le Président l’a refusée.


Après la démission en direct de Nicolas Hulot, celle imprévue de Laura Flessel pour raisons personnelles, est-ce un nouvel épisode du feuilleton d’un été désastreux qui joue les prolongations ? Toujours selon Le Figaro, le ministre de l’Intérieur aurait démissionné « parce que l’institution qu’il dirige pouvait pâtir d’une sorte de campagne de dénigrement dont il s’estimait l’objet ».
Et il est vrai que, depuis que Gérard Collomb a annoncé qu’il démissionnerait de son poste après les élections européennes en 2019 pour se lancer à la reconquête de sa ville de Lyon en 2020, il commençait à être sérieusement démonétisé.
Car, ainsi va la vie, dès que l’on sait que le patron a un pied dans la tombe et l’autre sur une plaque d’égout, ça s’agite sérieux pour savoir qui va prendre la suite…
Pas nécessaire d’attendre la mort du lion pour que les chacals commencent à se partager l’empire, aurait pu dire Audiard.
Ces derniers jours, on parlait même du sénateur Alain Richard (deux ans plus âgé que Gérard Collomb), qui fut ministre de la Défense sous Lionel Jospin.
Autant dire au temps des croisades.
Alors, qu’est donc cette démission aussitôt refusée ?

On peut, évidemment, y voir de l’eau dans le gaz entre le Président et son ministre d’État.
Il est vrai que, depuis que Gérard Collomb a publiquement reproché à l’exécutif son « manque d’humilité », les relations ne sont peut-être plus celles de l’époque héroïque lorsque le maire de Lyon, le jour du sacre, pleurait comme une madeleine dans les bras de son héros.
Mais cette démission ratée, ce coïtus interruptus par grâce présidentielle, n’est-il pas, au fond, une sorte de scène de théâtre ?
Cet acte manqué est-il si manqué que cela ?
N’avons-nous pas, ici, une sorte de Grand-Guignol comme on le joue à Lyon au pied de la colline de Fourvière ?
Le gendarme, répondant parfois aux doux noms de Flageolet ou Chibroc, est venu rendre son bâton au juge dans l’espoir que ce dernier le lui rende aussitôt.
Mieux : la chose était peut-être même entendue d’avance entre Flageolet et le juge, histoire d’amuser les petits enfants et de redonner un peu d’autorité au gendarme si l’on ne voulait pas que les gones s’amusent avec ses moustaches pendant sa sieste.

En attendant, les petit enfants, eux, attendent que le gendarme laisse ses états d’âme au râtelier, prenne son bâton et s’en serve hardiment.

Thomas Bertin

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