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vendredi 3 août 2018

Nantes. L’évacuation des migrants du square Daviais est un raté retentissant


 


 
Lundi 23 juillet, une centaine de CRS évacuaient quasiment dans le calme la bagatelle de 452 migrants installés dans le square Daviais, en pleine ville.


A peine une semaine plus tard, tout est à recommencer : à l’instigation d’une faction de l’extrême-gauche locale, 250 occupent un ancien lycée, bloquant les travaux pour qu’il devienne une école primaire, une centaine d’autres manipulés par une autre faction d’extrême-gauche se sont réinstallés entre le square Daviais et le marché de la Petite-Hollande.

Squat de migrants au lycée Leloup-Bouhier : les travaux de la future école à l’arrêt

Dès le soir du 23 juillet, 250 migrants ont occupé le lycée Leloup-Bouhier, entre le boulevard de Launay et la rue Kuhlmann, après que des éléments d’extrême-gauche l’aient « pris d’assaut » et aient débloqué plusieurs ouvertures.
Ils n’ont pas eu trop de mal : s’il n’y a plus d’élèves depuis 2014 (il a fermé avec le lycée Vial), il est devenu un centre associatif qui accueillait entre autres… le centre de loisirs jeunesse de la Police Nationale.
Héritage de l’histoire, ce lycée a toujours appartenu à la ville de Nantes… qui le mettait à disposition du conseil régional jusqu’en 2014.
Destiné à devenir une école primaire publique (cinq classes de maternelle, huit élémentaires) à la rentrée 2019, il a vu les associations déménagées sauf deux, dont une dans le gymnase.
Les travaux de désamiantage devaient commencer ce 30 juillet.
C’est raté : malgré la demande de l’adjointe au maire en charge de la vie associative Aïcha Bassal faite aux squatteurs de vider les lieux, ceux-ci n’ont pas l’intention de bouger.

« On a fait une connerie en quittant Vial »

« On a fait une connerie en quittant Vial », confie une militante d’un collectif de soutien aux migrants.
« On a été une centaine – exilés compris – à entrer dedans, puis la plupart ont fui quand ils ont vu la BAC arriver mercredi soir [18 juillet]. Jeudi, quand on a essayé de le reprendre, c’était trop tard, il était largement bouclé et surveillé ».
La tentative d’investissement par plusieurs dizaines de militants d’extrême-gauche et une soixantaine de migrants a en effet piteusement échoué.
La militante regrette vivement « une erreur stratégique évidente. Si on était resté, la BAC ne pouvait rien faire et n’aurait certainement pas attaqué seule le lycée. Et nous on aurait été en position de force. Donc Leloup-Bouhier, on ne le lâche pas ».
Une position qui n’est pas du goût de toute l’extrême-gauche locale : une militante s’est d’ailleurs fortement élevée, le soir de l’investissement du lycée, contre ce squat qu’elle jugeait trop exposé.
La nuit, il l’est en effet.
Façade noire et silencieuse sur le boulevard, même si une veille est faite depuis une pièce au premier étage, au coin des rues Chaptal et Kuhlmann.
Rue Kuhlmann, c’est l’entrée officielle du squat justement.
Et les « exilés » font des aller-retours réguliers jusqu’à l’établissement de restauration rapide en face du débouché de la rue.
Mais dans l’ensemble, on est loin d’une forteresse.
En revanche, l’une des associations (Addan) qui s’est maintenue sur les lieux avec l’autorisation de la mairie a déposé plainte pour dégradations : agrès de gymnastique salis, tapis de sol éventrés, matelas qui servent de couchages.
Son matériel entreposé dans le gymnase a été récupéré et en partie saccagé par les migrants qui ont transformé les lieux en dortoir. 
L’association ne peut plus assurer ses prestations et ses cinq emplois sont en jeu.
La ville de Nantes a aussi déposé une plainte ce mardi 24.
Ce qui ne pousse pas les migrants à partir, bien au contraire : ils sont maintenant 300, encadrés par des militants d’extrême-gauche.

D’autres migrants restent sur le square Daviais pour être visibles

Une autre faction d’extrême-gauche encourage les migrants à rester sur le square Daviais.
Emmenée par une poignée de militants « racisés » qui parlent arabe – une langue parlée par nombre de migrants actuellement à Nantes qui viennent de la corne africaine et surtout du Soudan.
Cette faction encourage les migrants à « ne plus se laisser ballotter de squat en squat » et à « rester sur le square Daviais pour être visibles ».
Le jour de l’expulsion, le 23, une trentaine de migrants sont restés sous les arbres de l’ilot triangulaire entre le square Daviais – entouré de barrières et en train d’être nettoyé par des hommes en tenue blanche, à cause de la forte suspicion de cas de tuberculose sur l’ex-campement – et le marché de la Petite Hollande.
Ils sont maintenant plus de cent et ont réinstallé un village de tentes où ils s’entassent dans la promiscuité.
La gale et les rats ont fait leur retour.
« Tant que les exilés (sic) sont là, ils se voient et ça emmerde la mairie qui ne veut pas que Nantes ait une mauvaise image », explique un des militants.
 « Donc ils sont prêts à tout pour faire disparaitre le problème : nous espérons que cette fois ils choisiront de les loger plutôt que de les virer, puisque démonstration a été faite que ça ne sert à rien, ils reviennent et reviendront toujours ici, pour être en pleine ville et visibles ».
 
Pourtant la solution existe : appliquer la loi, tout simplement.
Selon un spécialiste de la question, « l’écrasante majorité sont des clandestins qui se sont déjà fait refuser le droit d’asile, l’ont demandé ailleurs (procédure Dublin) ou n’ont pas le droit à l’asile ou au séjour. La solution, la vraie, durable, c’est leur éloignement. Mais pour des raisons idéologiques ou politiques, la maire socialiste Johanna Rolland ou la préfète Nicole Klein préfèrent laisser la gale (et la tuberculose) se développer, l’insécurité se propager encore plus et les migrants crever dehors. »
 
Louis Moulin
 
Crédit photo : Breizh-info
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