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mercredi 1 août 2018

L’association Solidarité migrants capitule face à la réalité


Depuis vingt mois, l’association Solidarité migrants distribuait repas et bons sentiments aux Africains installés porte de la Chapelle.
 
 
250.000 repas.
Des millions de bons sentiments.
Un dévouement qui forçait l’admiration qu’ils avaient d’eux-mêmes.
« Mais qu’est-ce qu’on est bons ! » se disaient-ils en remplissant les bols de soupe.
À deux doigts d’en finir avec l’injustice mondiale, l’association a brutalement fermé boutique.
Trop de violence, trop d’insécurité, les dealers de crack qui s’en mêlent.
Dans un dernier message avant de plier bagages, les réparateurs de tort ont désigné les fautifs : « Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur le caractère totalement explosif de la situation et les appeler, une fois encore, à prendre leurs responsabilités. »
Demander de prendre leurs responsabilités à des autorités qui ont l’irresponsabilité de laisser entrer des populations qu’ils n’ont pas les moyens d’accueillir ne manque pas de sel.
Les pouvoirs publics doivent fournir des locaux qui n’existent pas, donner des moyens qu’ils n’ont pas, réquisitionner monts et merveilles imaginaires.
« Pouvoir public » est, ici, synonyme de Dieu le père.
Une force céleste venue des hauteurs administratives descendra un jour sur terre pour fonder un monde meilleur.
« Nous avons toutes les raisons de penser qu’en août, avec l’arrivée attendue de réfugiés en plus grand nombre encore, la situation va être pire. »
Dans la série « Dénonçons les effets dont nous chérissons les causes », le constat mérite le détour. Roi des lamentations, le bénévole immigrationniste encourage une situation qui ne peut générer rien d’autre que ce qu’il dénonce.
Il est l’enfant inconscient du danger, le videur d’océan furieux de constater que le niveau ne baisse pas.
Où est cette porte de Paris magnifique, ce lieu idyllique où le militant associatif pourra exercer tranquillement son besoin impératif d’en finir avec la misère du monde ?
Sans choc culturel, sans violence, face à des migrants bien sages, bien reconnaissants, pleins de sens civique.
Incapable de comprendre que sa manière d’envisager la solidarité n’est que chimère, le pro-migrant cherche des boucs émissaires.
Et les trouve !
L’État, la gauche, la droite, le maire, le préfet, le ministre, les gens, les boucs, les émissaires…
Ses demandes sont des incantations.
Mais comment prier lorsque, de la Chapelle, il ne reste que la porte ?
 

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