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lundi 16 juillet 2018

Marion Maréchal choisit l’Italie pour attaquer Macron et Merkel sur l’immigration

 



Ceux qui pensaient – pour s’en réjouir ou le déplorer – que Marion Maréchal avait délaissé le champ politique pour celui de l’éducation et de la culture, avec la fondation de l’ISSEP, n’avaient rien compris.


Ni à la politique, ni à la culture, ni à cette nouvelle figure capable, à même pas trente ans, de rebondir plusieurs fois, comme l’époque l’exige.
Pourtant, Marx et la gauche nous ont appris que la culture était politique et qu’une politique sans soubassement culturel ne tient que par temps calmes.
Or les temps ne le sont plus, et si Emmanuel Macron l’a senti, précipitant l’effondrement du PS et des Républicains – ces partis politiques exsangues de culture depuis longtemps – il a pensé que le vague vernis culturel qu’il apportait dans l’urgence avec sa personne jupitérienne et littéraire suffirait. Le problème, c’est que , une fois gratté ce vernis, le fonds culturel macronien est celui d’un Attali ou d’un Delors, pour qui l’Europe était d’abord un marché.
Pour lui la France est une start-up, l’Europe est un marché et les peuples un agglomérat d’individus interchangeables.
Marion Maréchal, avec cette interview qu’elle a donnée au Corriere della Sera à l’occasion de sa participation à un colloque sur le thème « invasion barbare, souveraineté et pouvoir » avec Edoardo Rixi, secrétaire d’État aux Transports, homme fort de la Ligue, le parti de Matteo Salvini, pose une nouvelle pierre à sa mutation politique.
Une mutation qui l’a d’abord conduite aux Etats-Unis, il y a quelques mois.
Avec l’abandon du nom Le Pen, avec ce nouveau déplacement, elle fait éclater son espace politique, déjouant les attaques sur le parti du repli, arc-bouté sur une vision rétrécie de la France.
Avec Marion Maréchal et l’évolution de l’Europe, les incantations sur l’ouverture s’effondrent.
En effet, elle a jeudi inscrit sa démarche et sa vision de l’Europe dans celles de Viktor Orbán.
Une Europe des Nations qui défend une civilisation aux racines chrétiennes, en lutte contre les excès du libéralisme et la domination de la finance et une politique de soutien à la natalité plutôt que le recours à l’immigration pour la relance démographique, voilà la vision soi-disant «autoritaire» d’Orbán.
Désormais la droite patriotique française a trouvé des appuis partout en Europe et y puise une forte crédibilité.
C’est une forme d’ironie de l’Histoire assez savoureuse qui fait que, bientôt, les partisans du repli incapables d’écouter ce que disent les autres dirigeants européens – et les peuples – s’appelleront Macron et Merkel !
Sans surprise, Marion Maréchal a dénoncé la politique migratoire incontrôlée d’Angela Merkel en 2015 :
Quand Merkel décide d’accueillir un million de migrants, elle les impose aux autres pays.
Mais il était aussi particulièrement habile d’attaquer le président français depuis l’Italie, qui a subi ses foudres au moment de l’affaire de l’Aquarius :
Macron a fait une grave erreur en insultant le peuple italien. Mais vous n’êtes pas les uniques victimes de son mépris. Il l’exprime également contre les Français.
Macron ou le Mépris : en italien, comme en français, cela sonne juste.
Pascal Célérier

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