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dimanche 24 juin 2018

Je suis un lépreux…

 
 




J’aime la France, je suis un lépreux.

Je n’aurais jamais cru que cela puisse m’arriver.
Ne m’approchez pas, je suis très contagieux.
Ne lisez pas ce texte, ou bien en maintenant une distance minimum de 0,2 m avec l’écran.
Je suis un populiste, un lépreux.
Ma crécelle ne va pas m’être remboursée par la Sécurité sociale et, pourtant, j’ai cotisé toute ma vie. La Sécurité sociale préfère rembourser intégralement des gens n’ayant jamais cotisé en France mais qui sont des « chances » pour notre pays.
J’aime la France, je suis un lépreux.
C’est le président de la République française qui a révélé ma maladie.
Le bon docteur Macron officiait devant un parterre de Bretons, quotidiennement biberonnés à Ouest-France, leur catéchisme macronien de chaque jour.
Devant cet auditoire tout acquis et suintant la dévotion, de son ton docte d’inspecteur des finances qui sait tout sur tout, contenant une sourde et sainte colère rentrée envers les malades de mon espèce, il a fustigé ma méchanceté maladive et mon ignorance chronique.
Comme tous les lépreux – et ils sont nombreux en France, Dieu sait -, je n’arrive pas à assimiler le nouveau dogme libéral-libertaire, à me fondre dans la planète no border.
Je suis un archaïsant, un fou, je connais l’histoire de mes pères, de ma province, de la Gaule puis de la France.
Un dangereux, un nuisible quoi !
Je suis un lépreux.
Je rêve de la France des Trente Glorieuses, de mon enfance, de la Caravelle et de Brigitte Bardot.
Pas de celle de l’autre Brigitte.
J’ai un rêve secret, moi le paria, moi le lépreux, devinez…
Un rêve de pauvre lépreux qui ne se réalisera jamais…
Pouvoir toucher George Soros.
Et, qui sait, Macron lui-même…

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