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dimanche 13 mai 2018

LES DESSOUS DU « CASSE DU SIÈCLE » (Jean Goychman)


 




À l’heure où beaucoup de gens commencent à se poser des questions sur le « pourquoi » de l’élection d’Emmanuel Macron, cette émission arrive à point nommé pour nous relater l’histoire de ce qui apparaît un peu comme « un conte de fées »

Et des fées, il y en a eu qui se sont penchées sur le berceau d’Emmanuel ! Seulement voilà… elles n’ont pas toutes été citées. Car au-delà des réunions « copains autour d’un plat de pâtes » une autre partie s’est jouée.

Club des Bilderberg, 2014

Cette conférence annuelle qui peut prendre une allure de « grand oral » a permis le lancement, au fil des ans, d’un nombre assez incroyable de dirigeants politiques.
À tel point qu’en l’an 2000, une députée européenne irlandaise avait mis « les pieds dans le plat » en pleine séance du Parlement [1] en demandant quels étaient les commissaires invités au mois de juin et si la Commission comptait intervenir afin que ceux-ci s’abstiennent.
En fait, sur les 20 commissaires de l’époque, au moins un tiers étaient des assidus des Bilderberg.
En regardant la liste des participants de 2014 à Copenhague, figure bien le nom d’Emmanuel Macron. À l’époque, il était marqué comme secrétaire adjoint de l’Élysée.
En général, le tirage au sort des « invités » ne semble guère être une pratique courante des Bilderberg. Pour de plus amples informations, le site Médiapart a publié un assez bon résumé.

 Un chemin bien balisé

En principe, le cursus commence par une sélection à l’ambassade des États-Unis de jeunes gens à « fort potentiel » repérés par les antennes très sensibles de l’ambassade.
En cas de succès, un voyage d’études leur est proposé aux États-Unis dans le cadre du programme IVLP (International Visitor Leadership Program) [2].



À l’issue de ce voyage, et si les choses se passent bien, c’est la French American Foundation (FAF) qui prend le relais et « transforme l’essai » en décernant aux impétrants méritants le titre envié de « Young Leader ».

Ces jeunes gens, toutes tendances politiques confondues (du moins « politiquement correctes » c’est à dire pour le moins des libéraux acquis à l’idée de la mondialisation par le libre-échange) ont alors toutes les chances d’arriver en bonne position sur la rampe de lancement constitué par le Bilderberg ou, éventuellement, la Commission Trilatérale

 Emmanuel Macron a « sauté une classe »

Normal pour un « surdoué », me direz-vous.
Notre prodige n’a pas eu besoin des étapes intermédiaires.
Il y a du Corneille en lui, version « Le Cid » :

Je suis jeune, il est vrai. Mais aux âmes bien nées,La valeur n’attend pas le nombre des années.Mes pareils à deux fois ne se font point connaître, Et pour leur coup d’essai, veulent des coups de maître.

Il paraît cependant qu’Emmanuel Macron aurait été directement promu par la FAF en 2012 [3], au moment de son entrée au secrétariat de l’Élysée, au grade de Young Leader, inaugurant ainsi une filière originale de recrutement direct.
Ainsi exonéré de la règle commune, notre jeune impétueux se retrouva donc hissé à la dignité de Young Leader sans être passé par le pèlerinage à Standford, sorte de temple du libéralisme libre-échangiste.

2014, la fusée Macron est sur le « pas de tir »

Bien évidemment, tout ceci ne figure pas dans le documentaire Le Casse du Siècle.
Pas plus que la Conférence de 2014 où, semble-t-il, tout s’est joué.

Le blog de Corto74 a publié un article en août 2017 intitulé : Emmanuel Macron n’est pas devenu président par hasard.
Tout l’enchaînement de la savante mécanique qui l’a mené au pouvoir est pratiquement dévoilé pas à pas.

D’après l’auteur, Emmanuel Macron, déjà « bien en cour » suivant l’expression consacrée, après son passage chez Rothschild (une vie entière ne suffirait peut-être pas à décrire le rôle que cette entreprise familiale a pu jouer dans la finance mondiale depuis les guerres napoléoniennes, étendant ses ramifications à l’ensemble de la planète) suivie d’une entrée « discrète » à l’Élysée en 2012 comme secrétaire-adjoint de la Présidence.

Remarqué par Henri de Castries, président du « Steering Comitee » du Bilderberg, Emmanuel Macron est convié à assister à la conférence de Copenhague qui s’est tenue en 2014.
Là, notre Emmanuel y rejoint quelques grands noms du libéralisme triomphant, banquiers pour la plupart et dirigeants de grands médias également, qui décident « de faire pression sur Manuel Valls pour que M. Macron soit ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II en remplacement d’Arnaud Montebourg, trop instable. »

 Les « tours de chauffe » d’Emmanuel Macron

Nommé ministre le 26 août 2014, notre pas encore candidat va jouer ses premières scènes devant un public qui ne demande qu’à être acquis : les représentants du MEDEF réunis en Université d’été le 27 août.
Son intervention est saluée par une longue standing ovation du meilleur augure.

Cependant, la vie n’est pas « un long fleuve tranquille » et Manuel Valls n’obtempère pas assez vite aux yeux des puissants afin d’imposer leurs réformes.
Emmanuel est rétrogradé dans l’ordre protocolaire et finira par quitter le gouvernement le 30 août 2016.
Entre temps, ses « parrains » se sont activés et le 21 mars 2016, « de Castries, Gattaz (MEDEF), Mario Draghi (BCE), John Cryan (DB), des financiers et les patrons des groupes de presse, Bolloré, Drahi, Bergé se réunissent à Francfort, et décident d’épauler Macron pour la création d’un parti dévoué à leur cause. Macron sera épaulé et financé pour créer un parti politique ».
C’est probablement là que fut prise la décision de tout mettre en œuvre pour propulser Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017.

 Une irrésistible poussée vers la victoire

À partir de là, les financiers financent et les médias médiatisent.
La machine se met en route et monte en puissance.
Édouard Philippe, Young Leader de la promo d’Emmanuel (2012) est invité par Castries et Bolloré à « entrer dans le jeu » et faire partie du dispositif.
Il est invité au Bilderberg 2016 où il rencontrera « Christine Lagarde, Baroso et d’autres financiers ». Peu de temps après, « se tient une autre réunion à Berlin où il est décidé de faire de Macron le Président de la France.
Sont présent des financiers, le directeur de la BCE, Drahi [4], Bolloré, Bergé et (surprise) Bertrand Louvel, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Ils sont rejoints le temps d’un dîner par Mme Merkel. »

La suite est connue.
La promotion d’Emmanuel d’un côté, la destruction des concurrents de l’autre et pour terminer un face à face opposant le champion du pouvoir mondialiste à une Marine Le Pen qui a fait ce qu’elle a pu, mais le traitement médiatique mis en place l’a fait tomber dans une sorte d’embuscade à laquelle rien ni personne n’aurait pu la préparer…

Ces quelques précisions paraissent indispensables pour quiconque veut comprendre la véritable préparation de ce « casse du siècle ».

Jean Goychman

11/05/2018


[1] Voir Circus Politicus de C. Deloire et C. Dubois (éd. Albin-Michel, 2012).[2] Circus Politicus – Ch. 10, p. 170.[3] Le lecteur trouvera, classée par année, la liste des Young Leaders sur le site : https://www.initiative-communiste.fr/articles/billet-rouge-2/heureuse-coincidence-macron-edouard-philippe-hollande-juppe-4-young-leaders/[4] N’oublions pas que Drahi est, par ailleurs, patron de
BFM…

minurne.org

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